Depuis plusieurs mois, l’ANSM déconseille fortement l’usage des vasoconstricteurs oraux contenant de la pseudoéphédrine. Les Actifed Rhume, Nurofen Rhume, Dolirhume ou encore Humex Rhume sont en effet associés à un risque d’effets secondaires rares, mais qui peuvent être graves (AVC, accidents cardiaques, syndrome d’encéphalopathie postérieure réversible, syndrome de vasoconstriction cérébrale réversible…). Dans un communiqué publié en octobre, l’ANSM appelait clairement les patients à « éviter les médicaments vasoconstricteurs par voie orale en cas de rhume », mettant aussi en avant l’efficacité limitée de ces spécialités. Si ces dernières ne sont pas interdites, les professionnels de santé sont aujourd’hui invités à ne pas les prescrire ou les délivrer.
Qu’en est-il aujourd’hui dans les officines ? Les pharmaciens déconseillent-ils réellement ces médicaments à leurs patients ? Pour répondre à ces questions, des journalistes du magazine Envoyé spécial se sont rendus dans neuf pharmacies pour obtenir ces produits anti-rhume et ont filmé, en caméra cachée, les réactions des officinaux.
Selon ce reportage, qui sera diffusé en intégralité ce jeudi 7 mars, le bilan est donc « mitigé ». « À l'annonce des symptômes, ce ne sont pas les médicaments à base de pseudoéphédrine qui sont proposés en premier, mais plutôt, par exemple, des pastilles à la sève de pin », soulignent premièrement les journalistes de « France 2 ». Voilà pour le côté positif. En revanche, « si l'on demande au premier pharmacien un anti-rhume, il le vend sans poser aucune question. Le deuxième évacue très rapidement le questionnaire, une troisième affirme qu'il n'y a pas d'effets secondaires… De quoi se demander si la fiche d'information est bien arrivée dans toutes les pharmacies ! », s’inquiètent les auteurs du reportage.
En tout, quatre des neuf officines visitées « ont délivré ces médicaments sans aucune vérification. Dans les cinq autres, les questions portant sur l'hypertension ou les problèmes cardiaques ont bien été posées », résument les reporters. Une enquête de terrain qui ne permet évidemment pas de tirer des conclusions définitives sur l’attitude générale qu’adoptent les pharmaciens vis-à-vis des vasoconstricteurs oraux contenant de la pseudoéphédrine mais qui montre en tout cas que des disparités existent selon les officines.
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