Entre 8 et 11 millions de Français accompagnent un proche malade ou dépendant. Avec le dispositif Réflexe aidants, déployé dans les officines du réseau Totum, les pharmaciens peuvent identifier et accompagner ces proches qui donnent sans compter.
Parent, enfant, conjoint, ami, voisin… Entre 8 et 11 millions de Français accompagnent régulièrement un proche malade ou en perte d’autonomie. Ces aidants non professionnels se retrouvent souvent démunis face aux démarches à effectuer. Selon une étude de l’Agirc-Arrco, 38 % ne savent pas vers quels professionnels ou services médico-sociaux se tourner, et 60 % souffrent de fatigue, de stress ou d’anxiété. « La plupart ne s’identifient pas eux-mêmes comme aidants, souligne Laure Manceron, vice-présidente de TotumLab. L’équipe officinale peut les aider à prendre conscience de ce rôle et les accompagner. »
C’est tout l’enjeu du dispositif Réflexe aidants, lancé à l’occasion de la Journée nationale des aidants le 6 octobre, et déployé dans les 310 pharmacies du réseau Totum. Avec une formation dispensée par une assistante sociale spécialisée, le pharmacien apprend à repérer les aidants et à évaluer avec eux leurs besoins via un questionnaire intégré à Bimedoc. Selon les réponses, l’équipe peut prodiguer des conseils ciblés au comptoir : comment mieux dormir, prévenir l’épuisement ou gérer la dispensation du traitement de la personne aidée.
Le titulaire remet ensuite une liste personnalisée de structures locales issue de la plateforme Ma boussole aidants, développée par l’Agirc-Arrco et désormais intégrée à Bimedoc. Elle recense plus de 90 000 structures classées selon les besoins et la localisation. « Le pharmacien y trouve aussi un modèle de courrier pour orienter l’aidant vers la bonne structure », précise Laure Manceron. À charge pour l’officinal d’interroger l’aidant, lors de son prochain passage, afin de suivre les démarches : « Cela nous permet de mesurer l’impact du dispositif. »
Coordonné et financé par Nestlé Health Science, le dispositif Réflexe aidants a été testé dans une dizaine d’officines du réseau, en mai et juin derniers. « L’expérimentation s’est révélée concluante : au-delà de l’écoute au comptoir, les équipes officinales ont apprécié de pouvoir apporter des solutions concrètes », poursuit Laure Manceron. Le dispositif n’a d’ailleurs « pas vocation à rester cantonné au réseau Totum, mais à s’étendre à toutes les pharmacies françaises », précise Mehdi Djilani, pharmacien et président de TotumLab.
Le service est gratuit pour les aidants. Mais « un entretien d’une quinzaine de minutes, dans le contexte économique actuel, devrait être rémunéré au pharmacien », estime Laure Manceron. Par qui ? Des discussions sont en cours avec plusieurs mutuelles.
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