Haute Autorité de santé

Vers une généralisation du vaccin contre la varicelle pour les bébés à partir de 12 mois ?

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Publié le 09/12/2025

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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

La Haute Autorité de santé a annoncé travailler sur une nouvelle recommandation relative à la vaccination généralisée contre la varicelle chez les nourrissons de 12 mois et plus.

Une nouvelle vaccination pourrait étoffer les recommandations existantes. En effet, la Haute Autorité de santé (HAS) a inscrit l’examen de la recommandation relative à la vaccination généralisée contre la varicelle chez les nourrissons de 12 mois et plus à son programme de travail, qui se poursuivra jusqu’en novembre 2026. Cette recommandation est déjà en vigueur dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis depuis 1995, en Allemagne depuis 2004 et en Australie depuis 2005. Tous trois selon des schémas à deux doses. L’autosaisine de la HAS intervient car les données en vie réelle issues des pays pionniers remettent en question les conclusions de précédents avis des autorités sanitaires françaises sur ce point. En 2004, le Conseil supérieur d’hygiène publique, puis en 2007, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) s’étaient effectivement prononcés en défaveur de la vaccination généralisée des nourrissons.
Il existe deux vaccins monovalents contre la varicelle disponibles en France : Varilrix (commercialisé en 2004) et Varivax (commercialisé en 2006). Ce sont des vaccins vivants atténués, indiqués pour l’immunisation active contre la varicelle, chez les sujets sains, à partir de l’âge de 12 mois, voire 9 mois lors de situations épidémiques. Ils sont contre-indiqués durant la grossesse et chez les personnes présentant un déficit sévère de l’immunité. Un schéma en deux doses est proposé pour toutes les catégories d’âge, espacées de quatre à huit semaines pour Varivax ou de six à dix semaines pour Varilrix. Aucun rappel n’est nécessaire.

Il existe aussi deux vaccins combinés avec les valences rougeole-oreillons-rubéole (vaccins RORV), Priorix-Tetra et ProQuad, mais à ce jour, ils ne sont pas commercialisés en France. Leurs indications et contre-indications sont identiques à celles des vaccins monovalents. Le schéma se fait en deux doses espacées de quatre à 12 semaines (pour ProQuad) ou six à douze semaines (pour Priorix-Tetra).

En France, la vaccination contre la varicelle est inscrite au calendrier vaccinal et recommandée uniquement pour certaines populations :

- Les adolescents âgés de 12 à 18 ans n’ayant pas d’antécédent clinique de varicelle ou dont l’histoire est douteuse ; un contrôle sérologique préalable peut être pratiqué dans ce cas ;

- Les femmes en âge de procréer, notamment celles ayant un projet de grossesse, et sans antécédent clinique de varicelle ; un contrôle sérologique préalable peut être pratiqué ;

- Les femmes n’ayant pas d’antécédent clinique de varicelle (ou dont l’histoire est douteuse) dans les suites d’une première grossesse ;

- Toute personne sans antécédent de varicelle (ou dont l’histoire est douteuse) et dont la sérologie est négative, en contact étroit avec des personnes immunodéprimées (les sujets vaccinés doivent être informés de la nécessité, en cas de rash généralisé, d’éviter les contacts avec les personnes immunodéprimées pendant 10 jours) ;

- Les personnes en attente de greffe, dans les six mois précédant une greffe d’organe solide, sans antécédent de varicelle (ou dont l’histoire est douteuse) et dont la sérologie est négative (avec deux doses à au moins un mois d’intervalle).

La maladie est causée lors de la primo-infection par le virus varicelle-zona (VZV), qui persiste ensuite à l’intérieur des ganglions nerveux et est susceptible de se réactiver à l’occasion d’une baisse de l’immunité cellulaire, provoquant ainsi un zona. L’incidence de la varicelle est « très légèrement en baisse » depuis la crise sanitaire, note la HAS dans sa note de cadrage. Chaque année, ce sont près de 600 000 cas qui sont enregistrés en France par le réseau Sentinelles. Dans 98 % des cas, l’infection par le VZV n’induit pas de complications. La transmission se fait par contact direct (liquide contenu dans les vésicules cutanées actives non croûteuses) et surtout par la voie oropharyngée (inhalation de microgouttelettes de salive). Le réservoir de la varicelle est exclusivement humain.