Désormais majoritaire en France, le variant Delta est 60 % plus transmissible que le variant Alpha. Il faut donc davantage d’anticorps pour le combattre et une seule dose vaccinale ne permet pas de le neutraliser. Dans ce cadre, la Haute Autorité de santé (HAS) appelle à réduire l’écart entre deux doses à leur minimum pour accélérer l’obtention d’un schéma vaccinal complet.
La HAS recommande de privilégier les vaccins à ARNm pour faire face au variant Delta et appelle à réduire au minimum l’écart entre deux doses pour obtenir plus rapidement un schéma vaccinal complet. Elle préconise ainsi un intervalle compris entre 21 et 28 jours pour les vaccins à ARNm (contre 21 à 49 jours actuellement). Concernant AstraZeneca, l'instance recommande de changer de vaccin entre la première et la deuxième dose. Ainsi, les Français ayant reçu une dose d’AstraZeneca doivent ensuite se voir proposer une 2e dose d’un vaccin à ARNm quatre semaines après la première. Le but est de ne pas attendre les 9 à 12 semaines entre deux doses d’AstraZeneca, vaccin dont on sait que l’efficacité est d’autant améliorée que l’intervalle vaccinal est long. La HAS estime néanmoins que la poursuite du schéma vaccinal avec le vaccin AstraZeneca est envisageable chez les personnes de 55 ans et plus qui le souhaitent, dès lors qu’elles ont été parfaitement informées sur les différentes options possibles.
Ces nouvelles recommandations interviennent moins d’un mois après l’assouplissement de l’écart entre deux doses vaccinales mis en place par le gouvernement à l’approche de l’été. L’objectif était alors d’éviter que les Français ne reportent la vaccination à la rentrée. Mais la donne a changé en raison de la plus forte transmissibilité du variant Delta et la confirmation par le biais de plusieurs études qu’une seule dose de vaccin ne protège pas contre cette mutation du SARS-CoV-2. Au contraire, deux doses vaccinales, que ce soit d’un vaccin à ARNm ou d’AstraZeneca, atteindraient une efficacité globale d’au moins 80 % face au Delta et permettraient d’éviter une hospitalisation dans plus de 90 % des cas. Cependant, l’efficacité sur les formes peu symptomatiques et sur la transmission semble meilleure avec les vaccins à ARNm. Alors que le nombre de contaminations est reparti à la hausse et fait craindre une dégradation rapide de la situation sanitaire, la HAS appelle à la vaccination de tous le plus rapidement possible et cite les récents travaux de modélisation de l’Institut Pasteur indiquant « qu'une personne non vaccinée a 12 fois plus de risque de transmettre le SARS-CoV-2 qu’une personne vaccinée. »
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