Médecins du Monde, soutenu par d'autres associations, a déposé deux recours devant le tribunal administratif contre l'État pour son « inaction » concernant les Haltes soins addictions (HAS). L’expérimentation des « salles de shoot » arrive à son terme le 31 décembre 2025. Une démarche inédite en Europe en matière de réduction des risques.
Médecin du monde et la Fédération Addiction alertent sur l’urgence d’étendre et de pérenniser les Haltes soins addictions (HSA), un dispositif créé en 2016 pour réduire les risques liés aux addictions et à la consommation de drogues. Deux salles existent en France, à Paris et à Strasbourg, une troisième en projet n’a pas ouvert à Marseille. Malgré un consensus scientifique, aucune nouvelle salle n’a été ouverte. Les associations dénoncent « un déni de santé publique » et attaquent l’État pour « inaction », voire « obstruction ».
Deux recours ont été déposés devant le tribunal administratif. Le premier, cosigné par MDM et la Fédération Addictions, porte sur la « carence » à pérenniser le dispositif à l’échelle nationale. « Le ministère de la Santé va devoir se justifier de sa politique », a affirmé Me Vincent Brengarth, qui espère une décision d'ici à 12 à 18 mois. Le second recours, cosigné par AIDES, concerne l’ouverture d’une HAS à Marseille, pourtant validée par l’ARS et le AP-HM, mais qui a fait l’« objet d’une obstruction politique », a expliqué à l’AFP Céline Debaulieu, référente de MDM sur la réduction des risques. En février 2024, Sabrina Agresti-Roubache, alors secrétaire d'État chargée de la Ville, s'était félicitée d'avoir réussi à stopper une telle installation à Marseille. Le juge pourrait « faire injonction au ministère d'ouvrir une HSA s'il estime un manquement caractérisé et, a minima, de réexaminer la demande », selon l’avocat.
Pour les associations requérantes, les HSA « offrent des services de soins, de suivi social, d’hébergement, et réduisent les risques liés à la consommation. » Selon une étude de l’INSERM (2021), elles permettent d’éviter jusqu’à 69 % des overdoses, 71 % des passages aux urgences, ainsi que 77 % des infections graves (abcès, endocardites). Elles permettent une baisse de 96 % du partage de seringues, permettant un contexte favorable au recul du VIH et des hépatites. Le rapport de l’Inspection générale de l’administration et de l’Inspection générale des affaires sociales (IGA-IGAS), datant d’octobre 2024, recommande, par ailleurs, de pérenniser les HSA expérimentatrices et d’en ouvrir de nouvelles.
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