La ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq appelle au maintien de l’aide médicale d’État (AME), affirmant qu’elle est « une assurance sur la santé des Français pour éviter certaines contagions ». Une réaction qui intervient deux semaines après que le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a affirmé vouloir réformer le dispositif afin de limiter l’immigration.
Interrogée par « France Info » sur l’avenir de l’aide médicale d’État (AME), Geneviève Darrieussecq a appelé au maintien du dispositif, tandis que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau souhaite en restreindre les conditions d’accès afin de « faire baisser l’immigration ».
« Il n’est pas question de toucher à l’aide médicale d’État, a répondu la ministre. L’aide médicale d’État, c'est aussi une assurance sur la santé des Français pour éviter certaines contagions. ». La ministre a notamment signé fin 2023 une tribune pour s'opposer à la suppression de l’AME, la jugeant « inefficace budgétairement et humainement ».
Geneviève Darrieussecq a également rappelé que le rapport de Claude Evin et Patrick Stefanini sur l’AME, rendu public en décembre 2023, affirme que le dispositif est « utile, bien géré et bien contrôlé par l’assurance-maladie », coupant court aux argumentaires économiques mis en avant pour justifier sa réforme. Avec une enveloppe de 1,2 milliard d’euros, l’AME ne représente que 0,5 % des dépenses du système de santé, et compte 466 000 bénéficiaires.
La position de la ministre de la Santé rejoint celle de ses prédécesseurs Aurélien Rousseau, Roselyne Bachelot, François Braun, Agnès Buzyn, Agnès Firmin Le Bodo, Marisol Touraine, Frédéric Valletoux et Olivier Véran, qui ont signé une tribune dans « Le Monde » appelant au maintien de l’AME. Ils affirment que sa restriction ou sa suppression aurait « des conséquences sanitaires, humaines, sociales et économiques inacceptables ».
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