Un quart des assurés sociaux ont activé leur profil Mon espace santé. 17 000 pharmacies y déposent et consultent des documents de santé. Mais ce service va devoir faire face à Doctolib et son ambition de développer un carnet de santé privé.
Plus de 17 millions de personnes, soit un quart des assurés sociaux, ont activé leur profil Mon espace santé depuis son lancement en 2022. Rien qu’en 2024, 6,5 millions d’utilisateurs se sont connectés pour la première fois. Plus de 5 millions d’usagers ont téléchargé l’application mobile. Pour les trois ans de la mise en place de ce service de santé numérique, l’assurance-maladie se félicite de cette montée en puissance.
Le service, gratuit et hautement sécurisé, vise également à améliorer la coordination entre les professionnels de santé. En 2024, 300 millions de documents indispensables pour le suivi des patients ont été déposés. Des comptes rendus de biologie (117 millions) aux prescriptions de médicaments (69 millions) en passant par les comptes rendus d’imagerie médicale (26 millions), les éléments clés du parcours de soins ont été envoyés massivement par les professionnels et les établissements de santé (dont 17 000 pharmacies équipées grâce au Ségur du numérique). « Et ce n’est qu’un début », souligne Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie.
Mais Doctolib tente de se faire une place dans l’hébergement de données numériques de santé : la start-up a ainsi annoncé lancer une rubrique « Santé », ressemblant à un carnet de santé privé. Face à cette déclaration, l’assurance-maladie rappelle les avantages de Mon espace santé, qui héberge ses données « en France, avec un haut niveau de sécurité, garanti par les pouvoirs publics ». « Les citoyens gardent le contrôle total sur leurs données de santé, ils y accèdent en toute transparence et avec une traçabilité garantie », précise le communiqué commun avec le ministère de la Santé.
France Assos Santé, ainsi que d’autres associations de patients, s’inquiètent également du risque que les données de santé deviennent un « terrain de chasse ». Elles appellent à « soutenir et optimiser Mon espace santé » qui, lui, « bénéficie d’un cadre robuste pour son fonctionnement » sur lequel les acteurs de santé travaillent depuis des années.
Pour rester la plateforme de référence, Mon espace santé s’est enrichi de nouvelles fonctionnalités. Depuis 2024, un agenda propose un calendrier prévisionnel des rappels de vaccination, examens ou dépistages. Par ailleurs, les assurés peuvent retrouver des conseils de prévention selon leur âge et leur sexe, qui ont vocation à être encore davantage personnalisés prochainement avec les informations renseignées par l’assuré dans la rubrique Habitudes de vie (alimentation, activité physique, tabac, sommeil, écrans, alcool). Enfin, 36 applications de santé sont référencées. « Cette démarche inédite de référencement par les pouvoirs publics, sur la base de critères techniques, éthiques et de sécurité, est inédite », explique l’assurance-maladie. Il sera bientôt possible d’ajouter également les données issues des applications utilisées au quotidien.
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