Le président de la République a annoncé ce jeudi que le remboursement intégral des fauteuils roulants par la Sécurité sociale, promis depuis deux ans, serait effectif à compter du 1er décembre de cette année.
C’est une mesure qui était très attendue par les patients. Dans une vidéo diffusée sur TikTok, le chef de l’État a confirmé que le remboursement intégral des fauteuils roulants entrerait donc en vigueur à la fin de l’année. « Dès demain (vendredi), la liste de tous les fauteuils qui seront pris en charge va sortir », a déclaré Emmanuel Macron, assurant que cette liste « était très large » (voir arrêté publié au « Journal officiel »). Pour les fauteuils « plus spécifiques » en « raison de la nature du handicap » et pour le handisport, une « prise en charge complète » sera aussi possible après « entente préalable » avec la Sécurité sociale, avec une réponse dans un délai maximal de « deux mois », a-t-il promis ensuite, à quelques jours des 20 ans de la loi Handicap du 11 février 2005.
Environ un million de personnes en France utilisent un fauteuil roulant, dont des seniors à mobilité réduite et des personnes en situation de handicap, aux besoins spécifiques. Un fauteuil manuel peut coûter jusqu'à 10 000 euros, un électrique jusqu'à 50 000 euros. L’assurance-maladie rembourse jusqu'à 600 euros dans le premier cas de figure et jusqu'à 5 200 euros, dans le second. Les départements, via la prestation de compensation du handicap (PCH), participent souvent au financement, jusqu'à plusieurs milliers d’euros. En avril 2023, le président avait promis le remboursement intégral des fauteuils roulants à partir de 2024. Depuis, le sujet a fait l'objet de négociations entre l’assurance-maladie, les fabricants de fauteuils et les distributeurs, afin de parvenir à des prix encadrés. La dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 puis la censure du gouvernement de Michel Barnier en décembre avaient ralenti l'aboutissement du projet. « Je sais, c'est toujours trop long pour moi aussi, mais ils (les négociateurs) ont fait le maximum », a concédé Emmanuel Macron, se félicitant du début « d'un changement de vie pour beaucoup de nos compatriotes » .
Cette évolution, qui va considérablement diminuer le reste à charge pour les familles, aura toutefois des conséquences pour les pharmaciens d’officine. Pour financer cette prise en charge, le gouvernement entend en effet rogner sur les tarifs de location des fauteuils. Or la location concentre à elle seule 80 % de l’activité fauteuil roulant en pharmacie d’officine. Totalement en accord avec le fond de cette réforme, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, l’a confirmé en fin de semaine dernière : « La prise en charge intégrale des fauteuils roulants va passer par une diminution drastique du remboursement des locations de fauteuils roulants standards, qui sont délivrés aux personnes âgées pour qu’elles puissent aller voir leurs familles et avoir un peu de mobilité. »
De plus, il est également question de limiter dans le temps la durée de location de ces fauteuils. Une interdiction au-delà de 6 mois était à l’étude, ce qui concernerait potentiellement 40 % des dossiers pour des fauteuils de ce type. « Le tarif réglementaire passerait de 18 à 4 euros » (pour une semaine de location), détaille Philippe Besset, pour une économie espérée de 100 millions d’euros pour l’assurance-maladie. « Dans le cadre du 100 % Santé, les complémentaires vont pouvoir prendre un dépassement jusqu’à 12 euros environ, selon les dires du gouvernement. Toutefois, je ne sais pas comment nous allons facturer cela et les prestataires indiquent déjà qu’ils ne nous fourniront plus en fauteuils roulants car à ces tarifs-là, le modèle économique n’est plus soutenable pour eux. Avoir des fauteuils standards à l’achat sera toujours possible, mais en pharmacie il n’y en aura plus en location pour les personnes âgées. Ce n’est pas un bon signal », conclut Philippe Besset, qui espère toujours réussir à faire entendre sa voix auprès des décideurs.
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