Mi-juillet, l'administration américaine a fait part de son intention de détruire, possiblement sur le sol français, un vaste stock de contraceptifs féminins notamment destiné à des pays africains. Appelé à éviter cet immense gâchis, le gouvernement français s’est dit dans l’incapacité de réquisitionner ces stocks.
Va-t-on détruire sur le sol européen des millions de contraceptifs féminins destinés à des pays africains, ainsi qu’à Haïti et au Bangladesh ? C’est en tout cas la volonté de l’administration Trump qui a décidé de détruire ce stock commandé par l’agence américaine pour le développement international (USAID) à l’époque où Joe Biden était encore à la Maison-Blanche. Un stock de contraceptifs oraux, stérilets et implants d’une valeur estimée à 10 millions de dollars (plus de 8 millions d’euros) et qui est actuellement entreposé en Belgique. Selon certains médias anglo-saxons, la destruction de ces dispositifs médicaux pourrait être effectuée en France.
Depuis plusieurs jours, des voix s’élèvent pour demander au gouvernement français d’agir pour empêcher la destruction de dispositifs qui ne seront pas périmés avant 2031. Le 1er août, le ministère de la Santé a néanmoins répondu qu’il était dans l’incapacité de réquisitionner le stock menacé. « Nous avons examiné les moyens d’action dont nous disposions mais malheureusement, il n’existe pas de base juridique permettant une intervention d’une autorité sanitaire européenne et a fortiori de l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM) pour récupérer ces dispositifs médicaux », a déclaré le ministère de la Santé. Impossibilité d’agir qui s’explique aussi par le fait que « les contraceptifs ne sont pas des médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) et qu'en l'espèce nous ne sommes pas dans le cadre d'une tension d'approvisionnement. Nous n’avons aucun moyen pour réquisitionner les stocks », conclut le ministère, qui n’a en revanche pas confirmé si les contraceptifs allaient bien être détruits en France ou non.
Pour certains partis de l’opposition et pour des associations, hors de question néanmoins de laisser ce gâchis s’opérer sans réagir. Présidente du Planning familial, Sarah Durocher a notamment appelé « toutes les entreprises d'incinération à s'opposer à cette décision insensée ». Le Parti socialiste a exhorté le gouvernement à ne pas « être complice de ce naufrage sanitaire et politique » et la France Insoumise a déposé « une proposition de résolution exigeant du gouvernement qu'il réquisitionne la totalité du stock contraceptif étasunien qui circulerait sur notre territoire ». En parallèle, plusieurs organisations internationales engagées sur la question de la contraception ont indiqué avoir proposé à l'administration américaine de lui racheter et de reconditionner les stocks de contraceptifs, pour l’instant sans succès. Le gouvernement belge a lui aussi engagé des démarches diplomatiques auprès des autorités américaines et explore toutes les « pistes possibles pour éviter la destruction de ces produits ». Une pétition a également été lancée le 30 juillet sur le site « change.org » à l’initiative d’un collectif réunissant notamment le Planning familial et la Ligue des droits de l’homme.
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