Le ministère de la Santé a indiqué qu'il suivrait les recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) visant à mettre fin à l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour l'ensemble des professionnels de santé. Du côté des syndicats de pharmaciens, on attend désormais de voir comment la réintégration des salariés suspendus va pouvoir se mettre en place.
Depuis jeudi soir, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), reçoit des appels de titulaires qui se demandent comment et quand vont être réintégrés les salariés suspendus car non vaccinés contre le Covid-19. Prenant acte des recommandations de la HAS, le ministère de la Santé s'est en effet engagé à publier rapidement le décret qui permettra aux soignants suspendus depuis maintenant un an et demi de retrouver leur poste. L'avenue de Ségur va s'entretenir dans les prochains jours avec les Ordres professionnels concernés et les fédérations hospitalières pour en déterminer les modalités. « Une fois le décret publié, et pas avant, les personnels dont le contrat de travail est actuellement suspendu devront, sauf absence dûment justifiée ou autorisée, retrouver leur poste et reprendre le travail », précise Philippe Besset. Sur le fond, le président de la FSPF ne souhaite pas commenter la décision prise par la HAS et le ministère. « Comme nous l'avons fait au moment de la mise en place de l'obligation vaccinale, nous suivrons les recommandations faites par les autorités de santé », tient-il simplement à préciser.
De son côté, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), admet comprendre la volonté de mettre fin à l'obligation vaccinale sans être totalement d'accord. « Cette mesure va aussi poser des problèmes aux pharmaciens, fait-il remarquer. Les officinaux qui ont eu des salariés suspendus n'ont pas pu les licencier, ni embaucher pour les remplacer, ou alors en CDD, ce qui est beaucoup plus coûteux. Pendant tout ce temps, certains ont dû travailler avec un ou deux salariés en moins », explique Pierre-Olivier Variot qui estime à 1 500 le nombre de salariés de l'officine suspendus car non vaccinés contre le Covid. « Ce que j'attends désormais c'est que la décision du gouvernement soit ferme et définitive. Si l'épidémie redémarre dans quelques mois et que l'on revient en arrière en imposant de nouveau l'obligation vaccinale, des officines vont encore une fois se retrouver avec du personnel en moins, sans solution pour les remplacer. Si des salariés reviennent puis doivent à nouveau s'en aller, cela va déstabiliser le réseau », redoute-t-il. En effet, si la HAS prône aujourd'hui la fin de l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les professionnels de santé, l'autorité sanitaire a bien précisé que cette recommandation pourrait évoluer en fonction de la situation épidémiologique.
Enfin, ce changement de doctrine est vivement critiqué par l'Académie nationale de médecine, qui a clairement affirmé son opposition à la levée de l'obligation vaccinale. « Loin d’être une atteinte à la liberté individuelle, les obligations vaccinales qui s’appliquent aux professionnels de santé sont des mesures préventives indispensables pour éviter la transmission nosocomiale des infections », estime l'instance. À rebours des conclusions de la HAS, l’Académie nationale de médecine « recommande que les vaccinations annuelles contre la grippe et contre le Covid-19 soient incluses chaque automne dans les obligations vaccinales des professionnels exerçant dans les secteurs sanitaire et médico-social ».
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