Les conditions de mise en œuvre de la mesure prévoyant la prise en charge intégrale des fauteuils roulants par l’assurance-maladie, annoncée la semaine dernière par le président de la République, préoccupent les prestataires de santé à domicile. Ces derniers dénoncent une réforme « sous-financée », qui se fera au détriment de certains patients.
À compter du 1er décembre, l’achat de fauteuils roulants sera intégralement pris en charge par la Sécurité sociale. La liste des appareils concernés a déjà été publiée au « Journal officiel ». Très attendue par les patients, cette réforme suscite toutefois des inquiétudes. Alors que le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Besset, avait déjà alerté sur la baisse envisagée des tarifs de location des fauteuils roulants, les prestataires de santé à domicile (PSAD) ont également exprimé leurs doutes dans un communiqué (signé par la FEDEPSAD, l’UNPDM et l’UPSADI). En l’état et au regard des textes publiés « sans garantie financière », cette réforme « conduira inévitablement à des inégalités d’accès aux soins et à l’équipement pour l’ensemble des usagers faute d’acteurs de santé de proximité en capacité de la mettre en œuvre ». Les prestataires reprochent plus précisément au gouvernement de mettre en place cette réforme « avec un financement très nettement sous-dimensionné » et d’avoir « fait le choix de sacrifier certains de nos concitoyens : les personnes âgées dépendantes et celles ayant des besoins ponctuels d’un fauteuil roulant, qui subiront la réduction drastique du dispositif de location ».
La baisse envisagée sur les tarifs de location de fauteuils (le tarif réglementaire passerait de 18 à 4 euros pour une semaine de location) risque en effet de porter un sérieux coup de frein à cette activité. Les prestataires, qui estiment avoir été traités « avec mépris » par le ministère sur ce dossier, redoutent d’importantes conséquences pour leur avenir, alors qu’ils connaissent déjà « des fragilités économiques majeures » aujourd’hui. « Aggraver ces difficultés à travers une réforme sous-financée entraînera des fermetures et la suppression de centaines d’emplois locaux, privant ainsi une partie de la population de leurs services, en particulier dans les territoires ruraux », alertent les PSAD.
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