L’émergence du variant Delta en France date de juin 2021. Il apparaît à un moment où le taux d’incidence diminue et où les lieux conviviaux et culturels rouvrent leurs portes. Mais en juillet, ce même taux d’incidence remonte. L’Institut Pasteur a voulu comprendre où et comment les infections ont eu lieu.
Sans surprise, l’étude menée sur 12 634 adultes infectés entre le 23 mai et le 13 août 2021 (avec un groupe témoin de 5 560 non infectés) pointe en priorité les lieux clos. Elle pousse les chercheurs à insister sur l’importance du port du masque en intérieur et de l’aération au moment où la 5e vague épidémique déferle en France dans des conditions météorologiques qui incitent à rester davantage à l’intérieur, donc plus exposés à un risque de contamination.
Selon les résultats publiés hier dans « The Lancet Regional Health Europe », un risque accru d’infection a été détecté pour les moins de 40 ans allant dans les bars, les fêtes privées – notamment à l’occasion de l’Euro de football – ou les discothèques, et pour les plus de 40 ans ayant des enfants fréquentant la crèche (+90 %), la maternelle, l’école primaire (+40 %), le collège (+30 %) ou le lycée (+20 %). Aucun surrisque n’a été mis en évidence concernant les restaurants qui ont rouvert uniquement en extérieur à partir du 19 mai, puis en intérieur le 9 juin. Mais, selon le Pr Arnaud Fontanet, responsable de l’étude, cela s’explique certainement par le fait « qu'on était en plein été et qu'on pouvait largement ouvrir les fenêtres et mettre les gens en terrasse ».
Par ailleurs, l’étude ne note pas de surrisque concernant la fréquentation des lieux de culte, des lieux culturels ou les commerces (à l’exception des commerces de proximité). Les moyens de transport sont toutefois pointés du doigt en raison d’un risque d’infection augmenté : +20 % pour le métro, +50 % pour le taxi et +70 % pour l’avion.
Enfin, l’étude met en évidence l’efficacité réduite de la vaccination face au variant Delta pour protéger des formes symptomatiques de Covid-19, tout en rappelant que la protection reste élevée contre les formes sévères. Les chercheurs soulignent que les personnes ayant été précédemment infectées par le SARS-CoV-2 (dans les 2 à 6 mois), qu’elles aient été vaccinées complètement ou partiellement, sont mieux protégées face au variant Delta que les personnes non infectées ayant reçu deux doses de vaccin à ARNm.
Conclusion : le virus se transmettant massivement par aérosols, il faut rappeler, et encore plus au moment où la 5e vague s’abat sur la France, que l’aération des lieux clos est incontournable, tout comme le port du masque en intérieur.
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