Face à la recrudescence du mésusage de médicaments à base de codéine, la Confédération helvétique s’apprête à emboîter le pas d’autres pays européens, telle la France, dans l’interdiction de ces produits en vente libre.
Ils s’appellent « Dirty Sprite » ou encore « Maka », abréviation de Makatussin, un antitussif à base de codéine vendu en Suisse (Laboratoire Gebro Pharma). Il ne s'agit pas de spécialités pharmaceutiques, mais des équivalents helvétiques des « purple drank » qui avaient incité, le 12 juillet 2017, la ministre de la Santé Agnès Buzyn à interdire la vente libre de médicaments à base de codéine (voir notre article « abonné »). Aujourd'hui, c'est au tour de la Suisse de réfléchir à une éventuelle interdiction.
En effet, le mésusage de ces médicaments, disponibles en vente libre au prix de 7,80 CHF (6,55 euros), y compris dans les drogueries du canton alémanique de Soleure, défraie régulièrement la chronique des médias suisses. Comme autrefois leurs confrères français, les pharmaciens suisses doivent faire face à des demandes fallacieuses de jeunes, y compris de citoyens européens dont les pays (Allemagne et France notamment) sont plus restrictifs en matière de délivrance de ces produits.
Les associations de pharmaciens, qui demandent un renforcement de la réglementation, pourraient être bientôt entendues. Jusqu’à présent, les produits contenant de la codéine appartiennent à la catégorie C des médicaments vendus sans prescription obligatoire. L’agence helvétique du médicament, Swissmedic, révise actuellement la classification de 650 médicaments. Elle devrait rendre sa décision à l’automne et se prononcer sur un éventuel durcissement des conditions de délivrance de ces produits. À l’instar d’autres pays européens, la Suisse pourrait donc rendre la prescription obligatoire pour toutes les spécialités contenant de la codéine.
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