À l’été 2021, quasiment tous les secteurs économiques s’étonnaient de difficultés de recrutement et donc d’une pénurie de personnel. En pharmacie, les syndicats estimaient alors qu’il manquait entre 8 000 et 12 000 collaborateurs. Mais après avoir mené l’enquête auprès des titulaires en 2022, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) est formelle : 15 000 postes sont non pourvus, principalement des pharmaciens adjoints et des préparateurs.
Ce déséquilibre entre l’offre et la demande était préexistant mais son ampleur est une nouveauté. Les causes sont multiples. Outre une certaine volatilité des diplômés et une baisse du nombre d’étudiants formés ces dernières années, Philippe Besset, président de la FSPF balaie tout effet d’une crise des vocations et pointe la réforme des études de santé (PASS/LAS). De plus, le nombre de postes ouverts a augmenté justement en raison des missions supplémentaires confiées aux pharmaciens d’officine, telles que la vaccination et le dépistage.
Qualité de vie
À cela s’ajoute, d’après Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), un changement de mentalité chez les jeunes qui « mettent en avant la qualité de vie plutôt que les salaires, et refusent de travailler les week-ends ou sur de larges amplitudes horaires ». Il n’empêche, ce déséquilibre entre l’offre et la demande est l’occasion pour beaucoup de réclamer des salaires auxquels ils n’auraient osé prétendre quelques mois plus tôt.
Les titulaires sont nombreux à partager leur étonnement, voire leur agacement à ce sujet : telle jeune pharmacienne qui exigeait un coefficient 500, non négociable, tel diplômé depuis seulement trois mois qui voulait un coefficient 550, et qui a fini par l’obtenir en allant frapper dans une très grande pharmacie marseillaise… Idem du côté des préparateurs. Ce à quoi toutes les officines ne sont pas en mesure de répondre. Mais ce casse-tête pourrait disparaître d’ici à quelques années. « Le nombre de diplômés avec spécialisation officine devrait remonter d’ici à 3 ou 4 ans, avec notamment l’effet de la réforme de 6e année », veut croire Philippe Denry, vice-président de la FSPF.
La gestion des indus à l’officine serait-elle la mission de trop ?
Substitution
Ouverture de 6 nouveaux groupes génériques, dont un antiépileptique
Exercice professionnel
Conventions avec les opérateurs de tiers payant : un manque à gagner pour les pharmaciens ?
Vaccination
Le vaccin contre le zona Shingrix (enfin) remboursé