Le droit de prescription des infirmiers en pratique avancée a été largement étendu il y a un mois, avec de nombreux médicaments autorisés en primoprescription. Mais sur le terrain, assurer la sécurité de la dispensation des ordonnances d’IPA est loin d’être aisé.
Les infirmiers de pratique avancée (IPA) ont vu, en avril dernier, leurs compétences encore évoluer avec l’ouverture d’un droit de primoprescription pour plusieurs médicaments et dispositifs médicaux, sous conditions, avec renouvellement possible après concertation médicale. Certains médicaments et dispositifs médicaux (DM) peuvent être prescrits par l’ensemble des IPA. Pour d’autres médicaments et DM, le droit de prescription dépend du domaine d’intervention de l’IPA (pathologies chroniques stabilisées, prévention et polypathologies courantes en soins primaires, oncologie et hémato-oncologie, maladie rénale chronique, dialyse, transplantation rénale, psychiatrie et santé mentale, urgences). Les listes sont établies par l’arrêté du 25 avril 2025.
Sur le terrain, il est encore aujourd’hui impossible pour le pharmacien de vérifier la qualité du prescripteur quand il s’agit de dispenser une ordonnance d’IPA. « La rédaction des textes d’application génère des difficultés de mise en œuvre pratique : pas de mention du domaine d’intervention de l’IPA sur l’ordonnance, de l’existence d’un diagnostic médical préalable, d’une concertation médicale ou d’une ordonnance médicale initiale… », énumère l’Ordre des pharmaciens. Des demandes qui ont été formulées par les syndicats et par l’Ordre à plusieurs reprises. Et au comptoir, c’est un peu le système D. « Des précisions devront être apportées par le ministère de la Santé afin de sécuriser l'acte de dispensation du pharmacien », demande l’Ordre des pharmaciens.
C’est le bon moment. Les autorités de santé se penchent sérieusement sur le métier d’infirmier. Le Parlement examine actuellement une proposition de loi qui vise à mieux reconnaître les missions de ces professionnels et l’évolution de leurs compétences. Le texte, adopté en première lecture par le Sénat le 5 mai, est actuellement examiné en commission mixte paritaire. En parallèle, les ministres de la Santé Catherine Vautrin et Yannick Neuder ont envoyé, le 27 mai, une lettre de cadrage à l’assurance-maladie en vue des négociations conventionnelles avec les syndicats infirmiers pour revaloriser les actes et améliorer les conditions d’exercice.
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