Le site participatif mapjaro.fr, qui cartographie les prix de Mounjaro (tirzépatide) en pharmacie, a fait une pause début septembre, trois mois après son lancement. Créé pour répondre au besoin des patients, confrontés à de fortes variations de tarifs, de trouver cet analogue du GLP-1 au meilleur prix, le site a vite été un succès. Il est alimenté surtout par les patients, parfois par les pharmacies, et référençait fin août plus de 1 600 prix dans près de 1 000 officines.
Seule pour faire tourner ce site, Cellya Sirot s’est retrouvée débordée face à l’exposition médiatique de Mapjaro pendant l’été. « Le succès nous a apporté beaucoup de visibilité, et sa partie négative », détaille la jeune femme : demandes de modification de prix, demandes de retrait de pharmacies (avec des mises en demeure), mais aussi des menaces sur lesquelles se sont ajoutés des problèmes de santé. Cellya Sirot a préféré « coupé » quelque temps. Elle en a profité pour consolider l’équipe, qui compte aujourd’hui quatre personnes, toujours sur la base du volontariat. « Ça m'a permis de réouvrir de façon un peu plus sereine », admet-elle. Mapjaro.fr est revenu mi-septembre et se prépare à de nouvelles fonctionnalités dans l’intérêt du patient.
Dans l’intervalle, une autre initiative n’a pas tardé à surgir pour combler le vide, reprenant le principe d’une remontée communautaire des prix, en changeant simplement le nom du domaine (.org). « L’idée est de garder une plateforme simple, collaborative, afin d’apporter de la transparence aux patients », précise un certain Romain par e-mail. Mapjaro.org a ensuite référencé les tarifs des autres analogues du GLP-1 du marché… y compris Ozempic, pourtant remboursé par l’assurance-maladie et donc à prix fixe.
Indiquer ses prix sur un site de référencement, c’est possible ?
Pour Cellya Sirot, l’objectif de mapjaro.fr a toujours été d’alléger le parcours de traitement de l'obésité, coûteux en termes de temps, d’énergie et d’argent. Mais que ce soit sur «.fr » ou repris sur «.org », Mapjaro offre une visibilité aux pharmacies. Selon Cellya Sirot, des officinaux ont même réussi à mieux négocier leurs prix d’achat de Mounjaro. Mais que dit l’Ordre ?
Pour l’instant, il « ne peut pas se prononcer sur la question d'un comparateur de prix », répond-il mais rappelle l'article L.551 du Code de la santé publique qui réglemente la publicité pour les médicaments : « celle-ci ne doit pas être trompeuse, ni porter atteinte à la protection de la santé publique. Elle doit présenter le médicament ou produit de façon objective et favoriser son bon usage. » L’idée des deux sites n’est de toute façon pas de faire de la publicité pour un médicament.
Entre mapjaro.fr et .org, la communication n’est visiblement pas passée mais aujourd’hui, les deux sites cohabitent. Romain de la version «.org » considère que « ce sont les utilisateurs eux-mêmes qui doivent choisir librement la plateforme qu’ils souhaitent utiliser. » « Que les patients trouvent le prix de Mounjaro sur mapjaro.fr ou .org, peu importe, indique Cellya Sirot. Je déplore juste qu’on en revienne au principe de base où les patients, qui n'appellent plus les pharmacies, doivent quand même comparer entre des comparateurs. »
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