Estimant que l’avenant signé en juin ne suffira pas à redresser une économie officinale en berne, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) demande au directeur général de l’assurance-maladie de rouvrir les négociations en vue d’un avenant 2 à la convention pharmaceutique.
Alarmée par les difficultés croissantes que rencontre le réseau officinal, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a adressé une lettre, le 17 janvier, à Thomas Fatôme, directeur général de l’assurance-maladie, afin de lui demander « l’ouverture d’un avenant 2 à la convention pharmaceutique ». Il est « urgent et indispensable d’envisager sérieusement l’ouverture d’un avenant 2 d’ici à cet été, avant d’avancer ensemble au redressement économique du réseau officinal ». Le syndicat rappelle ne pas avoir signé l’avenant 1 en juin dernier en raison d’une inadéquation entre les avancées promises par le texte et les besoins du réseau officinal.
Force est de constater, estime Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO, que les craintes émises par son syndicat se vérifient aujourd’hui. Pour preuve, les statistiques de GERS Data font état d’une augmentation « de 4,8 % du chiffre d’affaires des produits remboursables en 2024, artificielle puisque due pour 79 % aux médicaments chers dont la marge est capée » ainsi que de la baisse de 0,5 % des volumes de médicaments et dispositifs médicaux en 2024. Quant à la marge brute des officines, elle augmente « péniblement de 0,93 % alors que l’inflation est à 2 % », complète l’USPO citant les chiffres IQVIA.
Ainsi, le syndicat se déclare plus que dubitatif sur la capacité de l’avenant 1 à redresser la situation. Et d’énumérer les insuffisances de ce texte. Il cite l’augmentation de 19,61 % de l’honoraire par ordonnance en 2025, soit 3 145 euros par an et par conséquent une hausse de 0,9 % de la marge brute : « Ce qui est loin de couvrir l’augmentation continue des charges. » Sans compter le déremboursement des tests antigéniques qui, selon l’USPO, représenterait une perte de 75 millions d’euros. Et comme s’il fallait une dernière preuve de ces difficultés, le syndicat pointe la contraction du réseau officinal métropolitain à 19 676 officines. Ce n’est pas l’aide financière aux officines en difficulté jugée trop complexe, ni le dispositif « territoires fragiles » qui permet aux ARS d’ouvrir des officines dans des communes de moins de 2 500 habitants (donc de fragiliser celles qui restent) qui sauveront la mise. « Au-delà des fermetures, si la dégradation se poursuit sur cette tendance et à ce rythme, les conséquences sur l’emploi des salariés seront inéluctables », prévient le syndicat.
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