Baisse du plafond de remise des génériques, agressivité de certains patients, ruptures de stock, contraintes administratives… Pour cerner l’ampleur du mal-être des pharmaciens, l’URPS Pharmaciens PACA lance un questionnaire anonyme en ligne sur le vécu au travail. Le but : faire remonter des données factuelles. Date butoir pour répondre : le 20 septembre.
Agressivité de certains patients, conflits liés aux ruptures de stock, peur de laisser passer une fausse ordonnance, crainte pour le futur de l’officine… Un questionnaire, d’une trentaine d’items, est en ligne, depuis le 15 juillet, sur le site de l’URPS Provence-Alpes-Côte d’Azur. Son but est de mesurer la charge morale et la pression professionnelle subies par les pharmaciens d'officine. « Contraintes et instabilité s’accumulent, mais on mesure peu leur impact sur la santé mentale et physique des professionnels, explique Felicia Ferrera Bibas, présidente de l’URPS PACA. Alors que nos CPTS ont reçu pour mission de « prendre soin des soignants », nous avons besoin de données factuelles pour alerter nos tutelles et agir. »
La colère des pharmaciens a explosé en PACA comme ailleurs suite à l’annonce de la baisse du plafond de remise sur les génériques. « C’est un des symptômes du mal-être », souligne Felicia Ferrera Bibas, également professeure associée à l’université Aix-Marseille (amU). Cette actualité économique a d’ailleurs été intégrée au questionnaire à travers cette affirmation : « Je ressens une angoisse importante et une anxiété croissante face à la mise en place de nouvelles contraintes financières (ex : abaissement du plafond de remise), administratives ou professionnelles (vente à l'unité par exemple) car elles sont mises en œuvre unilatéralement sans connaissance de mon quotidien et de celui de mes équipes. » Les choix de réponse vont de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord ».
Le sondage vise à mesurer l’impact des conditions actuelles d’exercice : nouvelles contraintes administratives (formulaire a-GLP1 ou vente à l'unité), difficultés de recrutement (remplacements, turn-over) liées à la désaffection pour la filière pharmaceutique, instabilité économique (ex : fluctuations des remboursements, charges fixes élevées), mais aussi comportements impatients et agressifs des patients, désaccord avec d’autres professionnels de santé ou sentiment d’être dévalorisé dans son rôle et son expertise de pharmacien.
La souffrance au travail est souvent invisible. C’est pourquoi le sondage questionne un ressenti, face à une « dégradation des conditions de travail », une perte de « sentiment de sécurité professionnel », le poids de « la charge mentale ». Décalage entre attentes et réalité, conflit moral entre ses valeurs et les contraintes imposées, stress face à des mesures prises sans concertation et sans considération… « Aux États-Unis, ce type de questionnaire met en lumière les « moral injuries », les blessures morales, qui découlent par exemple du fait de devoir trahir ses valeurs, souligne Felicia Ferrera Bibas, dont la pharmacie est située à Allauch (Bouches-du-Rhône). Les ruptures de stock, pour moi, c’est un vrai dilemme éthique ».
C’est d’ailleurs à l’occasion d’une journée d’échanges sur les ruptures de médicaments que les premiers résultats seront dévoilés le 30 septembre, près d’Aix-en-Provence, en présence d’associations de patients. Il est possible de répondre au sondage jusqu’au 20 septembre. Il concerne en premier lieu les pharmaciens de PACA, « mais tous ceux qui souhaitent y répondre sont les bienvenus, il faut juste indiquer son code postal », précise la présidente de l’URPS. Pour encourager la parole libre, le questionnaire est anonyme et les réponses « strictement confidentielles et exploitées uniquement à des fins d’analyse globale », assure-t-elle.
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