Les ventes d’autotests Covid repartent à la hausse

Les effets du variant du Covid XFG, également surnommé Frankenstein en raison de son hybridation génétique, ne se sont pas fait attendre sur les ventes d’autotests en pharmacie. Au point de provoquer des ruptures courant septembre. Les approvisionnements reprennent, assurent les fabricants qui enregistrent jusqu’à 35 % plus de demandes qu’en septembre 2024.

La semaine dernière, les pharmacies ont écoulé 33 % d’autotests Covid en plus que pendant la même période en 2024. Cette statistique communiquée par David Syr, directeur général de GERS Data, révèle la hausse spectaculaire de la demande, portée par une recrudescence des cas de Covid, attestée par les chiffres de Santé publique France. À tel point que certaines officines se sont trouvées en rupture de tests. « Nous avons constaté une petite pénurie, aujourd’hui résorbée grâce à de nouveaux approvisionnements », confirme Oren Bitton, directeur de la Business unit France de Biosynex. Il ajoute qu’en septembre 240 000 tests se sont écoulés, contre 170 000 un an auparavant, et ce à périmètre constant, puisque ce fabricant livre 13 000 pharmacies françaises.

Face à la pénurie, les patients ont acheté indifféremment des tests Covid simples ou des tests combinés Covid-grippe. La hausse des cas mais aussi l’effondrement des TROD qui ne sont plus remboursés expliquent l’augmentation de cette demande en autotests. D’autant que ceux-ci sont aujourd’hui vendus à un prix plus concurrentiel que les TROD effectués en pharmacie, facturés 16,50 euros. « Entre 2024 et 2025, nous avons réduit nos prix de vente de 25 %, à 0,75 euro le test », déclare Oren Bitton. Il explique cette baisse des prix par une baisse des marges mais aussi par un approvisionnement depuis la Chine par bateau, deux fois moins coûteux que par avion.

Chez AAZ, aucune tension d’approvisionnement n’a été ressentie, alors que « plus de 60 000 autotests ont été livrés en pharmacie et à l’ensemble des grossistes répartiteurs la semaine dernière », relève Joseph Coulloc’h, président du groupe. « La majorité d’entre eux concerne la version autotest tout-en-un (gamme All in) conçue pour les enfants et les seniors, désormais adoptée par l’ensemble de la population. Parmi ces autotests, hormis la version Covid seule, nous avons également effectué les premières livraisons de Duo (Covid-grippe) et des autotests Triplex (Covid-grippe-VRS) », énumère-t-il, en précisant que ce dernier produit sera sans doute privilégié à l’avenir « car il permet de différencier le traitement ».

Cette stratégie guide aussi l’élaboration de la prochaine innovation d’AAZ. « Nous devrions sortir d’ici à janvier 2026 un test à quatre valences, vraisemblablement en ciblant le rhinovirus en plus du Covid, de la grippe et du VRS. Cette approche est prisée des infectiologues, y compris dans les services d’urgence. » Le secteur hospitalier est en effet, aux côtés de l’officine, un circuit très demandeur de tests. « Près de 100 hôpitaux français ont déjà aussi commandé le test Triplex au cours du mois de septembre pour les services d’urgences pédiatrique et adulte, c’est deux fois plus que l’année dernière à la même époque », relève Joseph Coulloc’h.