Un décret, publié samedi 6 septembre, interdit la vente des « produits à usage oral contenant de la nicotine, à l'exception des médicaments et dispositifs médicaux ». Cette interdiction cible les sachets de nicotine et tout autre produit visant notamment un public jeune. L’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a alerté en 2023 sur l’augmentation des intoxications dues à un taux élevé de nicotine.
Les sachets de nicotine, également appelés pouches, qui se glissent entre la lèvre et la gencive, seront interdits en France à partir de mars 2026, en vertu d’un décret paru samedi 6 septembre au « Journal officiel ». L’interdiction vise l’ensemble des « produits à usage oral contenant de la nicotine, à l’exception des médicaments et dispositif médicaux ». Sont visés, en premier lieu, les « sachets portions » ou « sachets poreux », mais également les « pâtes, billes, liquides, gomme à mâcher, pastilles, bandelettes ou toute combinaison de ces formes ». Une mesure de plus dans l’arsenal déployé par le gouvernement contre l’addiction aux produits nicotiniques : depuis fin février 2025, les cigarettes électroniques jetables (les « puffs ») sont prohibées à la vente, et depuis le 1er juillet, il est interdit de fumer dans les espaces publics tels que les jardins, parcs et plages, ainsi qu’aux abords des écoles.
Ces sachets en tissu perméable ne contiennent pas de tabac, mais des fibres de polymères imprégnées de nicotine et d’arômes. Ils se glissent entre la lèvre et la gencive pour une diffusion de la substance à travers la muqueuse buccogingivale. En novembre 2023, l'ANSES avait alerté sur un accroissement des intoxications chez les adolescents entre 12 et 17 ans, déclarées aux centres antipoison, ajoutant que le nombre de cas était « probablement sous-estimé ». Comme les snus (tabac sous forme de sachet à usage oral, interdits à la vente et à la consommation en Europe), les sachets de nicotine « peuvent provoquer des syndromes nicotiniques aigus parfois sévères : vomissements prolongés avec risque de déshydratation, convulsions, troubles de la conscience, hypotension ayant nécessité un remplissage vasculaire », alertait l’Agence nationale de sécurité sanitaire.
Le bannissement des sachets nicotiniques « vise à protéger la santé publique : la nicotine est désormais considérée comme une substance vénéneuse en raison de ses effets nocifs, et son usage à visée récréative présente un risque d’initiation au tabagisme, notamment chez les jeunes », a justifié le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. Le gouvernement Barnier avait annoncé, à l’automne 2024, sa volonté d’interdire ces produits vendus comme « des alternatives au tabac » par les cigarettiers, tels que British American Tobacco France et Philip Morris France. L’Alliance contre le tabac, une fédération d’associations antitabac, a salué « une mesure cruciale pour protéger les jeunes ». Elle ajoute : « Loin d’être des outils de sevrage, les sachets de nicotine et leurs dérivés (billes, perles) n’ont pour objectif que d’étendre le marché de l’addiction à la nicotine. »
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