Les « puffs » vont disparaître. Le Parlement a adopté définitivement la loi proscrivant ces cigarettes électroniques jetables qui ciblent les adolescents, par un vote du Sénat, jeudi 13 février. Néanmoins, les associations de lutte contre le tabagisme alertent sur les contournements de la loi déjà anticipés par les fabricants.
La France devient le deuxième pays de l’Union européenne, après la Belgique, à interdire les « puffs ». Le Sénat a voté, jeudi 13 février, en faveur de l’interdiction de ces cigarettes électroniques jetables, aux arômes de bonbons et aux couleurs acidulées. Ce vote confirme le texte adopté à l’identique par l’Assemblée nationale, le 4 février, après deux ans de parcours législatif. Ces « dispositifs de vapotage à usage unique » visent en priorité les jeunes, attirés par leur prix modique. En France, 15 % des adolescents de 13 à 16 ans en ont déjà vapoté, et 47 % estiment avoir commencé leur dépendance à la nicotine par ce biais (Enquête BVA pour Alliance contre le tabac en 2023).
Comme l’a rappelé l’Académie nationale de médecine en février 2023, il s’agit d’un « piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents ». Les puffs contiennent des sels de nicotine, qui augmentent la vitesse d’absorption et d’action de la nicotine, mais la rendent moins irritante pour la gorge à des taux élevés. Or son taux de nicotine, pouvant aller jusqu’à 20 milligrammes/millilitre, est suffisant pour créer une forte dépendance et peut constituer une porte d’entrée vers le tabagisme.
« C'est une grande victoire dans un double combat que nous menons : le combat écologique contre les batteries polluantes en lithium de ces « puffs », et le combat sanitaire pour nos collégiens ciblés par cette consommation qui devient de plus en plus dangereuse », a confié Francesca Pasquini, la députée des Hauts-de-Seine qui en a fait son cheval de bataille. Les « puffs » sont, en effet, jetées n’importe où sans considérer qu’il s’agit d’un produit dangereux classé parmi les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE).
Dans le détail, le texte interdit la vente et la distribution en France des dispositifs « pré-remplis avec un liquide et ne pouvant être remplis à nouveau, qu'ils disposent ou non d'une batterie rechargeable ». Une rédaction soupesée pour suivre les recommandations de la Commission européenne, qui a exclu de l’interdiction les dispositifs rechargeables en liquide, mais dont la batterie ne serait pas rechargeable. Les parlementaires avaient initialement intégré ce champ, souhaitant anticiper les évolutions du marché et contrecarrer « l'inventivité » des industriels.
Saluant une « avancée majeure », la Ligue contre le cancer a appelé à « aller plus loin en interdisant les nouveaux produits et dérivés de la nicotine », une demande également formulée par Loïc Josseran, président de l'Alliance contre le tabac : « nous ne devons pas relâcher nos efforts », a-t-il insisté. Le Comité national contre le tabagisme s'inquiète, de son côté, de « contournements déjà anticipés par les fabricants qui continuent à mettre sur le marché des cigarettes électroniques ciblant les jeunes par la multiplicité de leurs arômes et qui demeurent jetables à l'issue d'un nombre très limité de recharge ».
Les parlementaires engagés dans cette loi ont également appelé le gouvernement à tenir ses engagements sur l'interdiction prochaine d'un autre produit, les "pouches", ces sachets de nicotine à usage oral.
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