Très simples à utiliser et à acheter, attirantes grâce à leurs différents arômes et leur packaging flashy, les cigarettes électroniques jetables, ou puffs, font un tabac chez les adolescents, en France et ailleurs dans le monde. Selon des chiffres du « Financial Times », le marché mondial des puffs était estimé à plus de 4,5 milliards d'euros en 2022.
Co-rapporteure de la proposition de loi soumise au vote de l'Assemblée nationale, la députée écologiste Francesca Pasquini a fait de l'interdiction des puffs son combat. Si ces cigarettes électroniques jetables arrivées sur le marché français en 2021 ne contiennent pas de tabac, on y trouve, en revanche, de la nicotine. « Cinq adolescents français sur dix connaissent les puffs et 15 % d'entre eux les ont déjà utilisées. Pour moitié d’entre eux ce produit a été celui de leur initiation à la nicotine », alerte cette élue des Hauts-de-Seine, qui n'hésite pas à parler « d'épidémie pédiatrique ». En plus des préoccupations d'ordre sanitaire, l'usage des puffs pose également question sur l'aspect environnemental. « On en jette huit par seconde au Royaume-Uni, un chiffre qui a quadruplé en un an seulement. Surtout, on jette ces produits n’importe où sans considérer qu’il s’agit d’un produit dangereux qui est classé parmi les déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE). Même s’ils étaient correctement triés, ces produits avec une batterie lithium soudée restent quasiment impossibles à recycler pour les professionnels », dénonce la députée.
Vers une interdiction au niveau européen ?
Nocives pour la santé et pour la planète, les puffs ne trouvent guère de soutien aujourd'hui. L'ex-ministre de la Santé, François Braun, puis la Première ministre, Élisabeth Borne, se sont tour à tour prononcées pour son interdiction. L'Académie de médecine a également pris position en ce sens. À l'occasion de la présentation du plan national de lutte contre le tabagisme 2023-2027, Aurélien Rousseau a également promis que les puffs seraient interdites. Une position partagée par les députés, qui devaient trancher sur la question ce 4 décembre. La France va maintenant devoir notifier cette décision à la Commission européenne, avant un vote au Sénat durant le premier semestre 2024. Les puffs pourraient être retirées de la vente en France d'ici à la fin de l'été. Ailleurs en Europe, la Belgique, l'Allemagne et l'Irlande ont également amorcé l'interdiction des puffs. L'Australie a elle aussi décidé d'interdire leur importation dès le 1er janvier 2024. Si aujourd'hui les puffs sont encore prisées, notamment des plus jeunes, ce n'est peut-être plus pour longtemps.
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