Un jour sans fin. C’est ce que vivent les officinaux mahorais depuis le passage du cyclone Chido sur l’archipel le 14 décembre. Depuis, ils mènent courageusement leur mission au service de la population, malgré les difficultés. « On s’organise comme on peut, des groupes électrogènes ont été donnés à des pharmaciens pour qu’ils puissent continuer à travailler, explique Vincent Théodoly, dirigeant de PHARMAR (La Réunion) et COPHARMAY (Mayotte). Les officines retrouvent peu à peu leur fonctionnement, la plupart ont réussi à reprendre, mais les problèmes liés à l’électricité et aux moyens de communication sont toujours difficiles à gérer. C’est notamment très compliqué pour la conservation des médicaments. » L’officine de Pierre-Emmanuel Ancenys, installé depuis 10 ans à Kawéni, a été relativement épargnée mais l’accès aux médicaments reste très compliqué. « Nous avons un réel besoin d'antibiotiques, Augmentin et Pyostacine en priorité. Des formes adultes comme des formes pédiatriques », insiste Pierre-Emmanuel Ancenys. Depuis quelques jours, des habitants, en particulier les enfants, souffrent de problèmes cutanés, sans doute liés à l’insalubrité de l’eau. Dans son dernier bulletin épidémiologique, daté du 3 janvier, Santé publique France a justement fait le point sur l’ensemble des conséquences sanitaires qui font suite au cyclone, évoquant notamment « des cas de plaies surinfectées, nécessitant parfois des interventions chirurgicales lourdes (amputations, traitement de fasciites nécrosantes) » et un risque accru « de maladies hydriques (choléra, gastro-entérites à rotavirus) ou de leptospirose » à cause de l’accès limité à l’eau potable.
Besoins financiers et humains
Pour venir en aide aux pharmaciens mahorais, Pharmacie Humanitaire Internationale se mobilise et lance un appel aux dons sur la plateforme Helloasso. À l’initiative notamment des syndicats de pharmaciens, une cagnotte a également été ouverte sur Leetchi et avait déjà recueilli près de 10 000 euros en fin de semaine dernière. En plus de ces dons financiers, les pharmaciens de Mayotte ont aussi grandement besoin de renforts humains, point sur lequel Pierre-Emmanuel Acenys veut insister. « Les conditions sont complexes mais je pense que nous exerçons ici la pharmacie sous son aspect le plus passionnant. Depuis le début de cette crise, les pharmaciens sont devenus le pilier du système de santé et la population reconnaît la valeur de la blouse blanche mais aujourd’hui nous avons besoin de renforts humains, de pharmaciens, de préparateurs, de professionnels de santé et ce, dans toutes les disciplines… »
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