La promesse faite par le Premier ministre de généraliser l’expérimentation Orientation dans le système de soins (OSyS) à l’ensemble des pharmacies du pays a ravi les représentants de la profession. Elle déplaît en revanche fortement aux autres professionnels de santé, médecins et désormais infirmiers, qui regrettent que cette décision ait été prise sans les consulter.
Après certains syndicats de médecins, au tour des représentants des infirmiers de prendre la parole pour critiquer la généralisation du dispositif OSyS, qui permet, au comptoir, la prise en charge et l’orientation dans six cas (pollakiurie, odynophagie, plaies simples, piqûres de tiques, conjonctivite et brûlures du premier degré) et qui est déjà expérimenté dans quatre régions. La semaine dernière, parallèlement l’annonce de la suspension de l’arrêté abaissant le plafond de remise sur les génériques, le Premier ministre Sébastien Lecornu a promis d’étendre ce dispositif au niveau national, reprenant ici l’une des mesures défendues par le sénateur (LR) Philippe Mouiller dans sa proposition de loi pour défendre l’accès aux soins dans les territoires. Une annonce très mal accueillie par le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (SNIIL), qui critique avec véhémence cette décision dans un communiqué. « Laisser penser qu’une formation de 7 heures suffirait à assurer la prise en charge des plaies en première intention est réducteur et inadapté », dénonce le SNIIL, qui remet ici en question la compétence des officinaux pour prendre en charge les actes prévus par les protocoles OSyS.
Le SNIIL tient à rappeler que les professionnels qu’il représente « assurent chaque jour la continuité des soins auprès de millions de patients et sont les professionnels les plus formés à la prise en charge des plaies, cumulant formation initiale et expérience de terrain ». Le syndicat regrette surtout de ne pas avoir été consulté par le Premier ministre, qui a tenu cet engagement sans les en avoir informés au préalable. « Les professionnels de santé doivent pouvoir travailler ensemble, mais cela suppose un dialogue préalable et une concertation loyale. Décider unilatéralement, sans associer tous les acteurs, n’est pas une méthode acceptable », fustige le SNIIL, qui voit dans le procédé employé sur ce dossier un « signal de mépris » envoyé à la profession.
Alors que l’on ignore encore la date de généralisation d’OSyS à l’ensemble des pharmacies du pays, le SNIIL tente de freiner l’extension de cette expérimentation qui vise à désengorger les cabinets médicaux et les services d’urgence. Le syndicat demande officiellement la « suspension du projet de généralisation tant qu’une véritable concertation interprofessionnelle n’a pas eu lieu », « la mise en place d’un dialogue structuré entre l’État, les pharmaciens et les infirmiers, afin de définir clairement les champs de compétences de chacun » et « la reconnaissance pleine et entière du rôle des infirmiers libéraux dans l’accès aux soins de proximité et la prise en charge des plaies ».
Déjà accusés de « voler des actes » aux médecins, les pharmaciens sont donc désormais dans le collimateur des infirmiers.
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