En métropole, le réseau officinal a perdu 180 officines au cours des dix premiers mois de l’année, alerte GERS Data dans des statistiques diffusées le 24 novembre. Avec 19 496 officines, l’Hexagone compte 11 % moins de points de vente physiques qu’en 2014, date à laquelle le réseau comptait 21 194 pharmacies. Cette année, ce sont donc 18 officines qui ont disparu chaque mois, une cadence équivalente à celle observée en 2019. Néanmoins, le rythme ralentit quelque peu comparé à l’année dernière, avec 24 fermetures par mois, ou encore à 2023, avec 23 fermetures par mois. « En moyenne, 250 fermetures physiques sont attendues chaque année », relève David Syr, directeur général de GERS Data, qui table sur une stabilisation du nombre de pharmacies à hauteur de 17 055 à l’horizon 2035.
De grandes disparités régionales
Toutes les régions ne sont pas égales face à ce phénomène. Ainsi, sur dix ans, la Provence-Alpes-Côte d’Azur a perdu 6,5 % de ses pharmacies, alors que le Limousin en perdait 15,6 % et la Bourgogne 16,3 %, ces deux dernières régions étant les plus touchées par l’attrition du réseau officinal. L’ Alsace tire son épingle du jeu, subissant relativement peu de recul de ses effectifs (- 5,2 %). Il est vrai que, dans cette région, le réseau officinal présente une configuration particulière, marquée par des officines de taille supérieure à la moyenne.
Mécaniquement, la contraction du réseau officinal a eu des conséquences sur le chiffre d’affaires global. Celui-ci enregistre une hausse de 34 % au cours des cinq dernières années, soit 2 milliards d’euros supplémentaires par an, pour atteindre 47,8 milliards d’euros cette année pour l’ensemble des officines. Une ascension vertigineuse alors que, « de 2014 à 2020, l’évolution du chiffre d’affaires du réseau était pratiquement atone », analyse David Syr. Rapportée à chaque officine, l’évolution du chiffre d’affaires s’est traduite par une hausse de 3,9 % en moyenne par an entre 2014 et 2025, pour atteindre 2,5 millions d’euros, cette année.
Ces chiffres démontrent combien il est difficile aujourd’hui pour l’ensemble des acteurs de composer à la fois avec le chiffre d’affaires, la rentabilité et la marge
David Syr, directeur général de GERS Data
10 % plus de médicaments chers
Toutefois, la diminution des effectifs n’est pas le principal facteur de cette hausse du chiffre d’affaires. Elle est davantage imputable à la montée des produits onéreux (prix de vente de 1930 euros et plus) dans les ventes de médicaments. Entre octobre 2024 et octobre 2025, le chiffre d’affaires résultant de la dispensation des médicaments onéreux a augmenté de 10 %. Ces produits représentent aujourd’hui 24 % du chiffre d’affaires du médicament de prescription obligatoire. Entre 2019 et 2024, ce chiffre d’affaires a été multiplié par 2,4, rappelle David Syr, qui note une accélération des ventes de médicaments de plus de 1 930 euros au second semestre. Quant aux produits dont le prix public excède 468,97 euros, leurs ventes en valeur ont augmenté de 10 % au cours des dix derniers mois (13 % en volume) et ils constituent aujourd’hui 43 % du chiffre d’affaires du médicament de prescription obligatoire. « Ces chiffres démontrent combien il est difficile aujourd’hui pour l’ensemble des acteurs de composer à la fois avec le chiffre d’affaires, la rentabilité et la marge », convient David Syr, qui observe une hausse de 4,9 % de la marge sur le médicament remboursé sur les douze derniers mois.
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