L’Ordre des pharmaciens n’intervient pas dans les questions économiques mais quand le maillage est menacé, il part en campagne. Cette fois, c’est contre la baisse du plafond sur les remises génériques, appliquée depuis le 1er septembre. Après avoir rencontré les ministres sortant de la Santé et les conseillers de l’ex-Premier ministre François Bayrou au cours de l’été, la présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) veut intensifier le rythme des rendez-vous politiques au cours des prochains mois. « Nous allons faire ce que l’on a toujours fait, mais ici de façon plus appuyée : des rencontres politiques. Participer à la fête de l’Huma en fait partie. Intervenir auprès du prochain ministre, des parlementaires et, dans les régions, auprès des élus locaux (président de régions, maires…) et des patients, aussi. », confie Carine Wolf-Thal, sans vouloir rentrer dans le détail. L’Ordre et sa présidente en tête de pont s’apprêtent à mener des « actions de terrain intenses » auprès des pouvoirs publics dans plusieurs territoires avec un message : « préserver le maillage et la proximité, travailler sur un modèle pérenne de l’économie avec les syndicats. »
Un modèle « gagnant-gagnant » qui rémunérerait mieux le pharmacien
Car selon Carine Wolf-Thal, « la difficulté de cette mesure sur les remises génériques est qu’elle arrive sur une économie déjà fragilisée pour certains confrères, et surtout sans réelles mesures d’impact, ni de trajectoires à moyen ou à long terme sur une évolution du modèle économique de l’officine. On a tous bien compris qu’il fallait faire des économies. Mais il faudrait mettre en place une réflexion - qui n’a pas eu lieu - pour baisser à un instant T la remise sur les génériques et en même temps, réfléchir à une évolution du modèle. Avec ce modèle, on pourrait continuer à réaliser des économies pour l’assurance-maladie au travers, peut-être, de plus d’investissement dans la prévention ou dans le premier recours. Ce serait un modèle « gagnant-gagnant » dans lequel le pharmacien serait mieux rémunéré pour ces actes et ces missions, ce qui va bénéficier à l’assurance-maladie. Alors seulement, on va envisager un autre système de rémunération qui dépend moins du nombre de boîtes et des remises industrielles. Ça paraît plutôt sain comme démarche, et en même temps, on va valoriser l’expertise du pharmacien. »
Sur le terrain, le rôle de l’Ordre est complémentaire de celui des syndicats. « Les syndicats défendent l’économie et la profession, je défends la santé publique, les patients et l’accès aux soins », résume la présidente, qui encourage la fermeture des officines ce 18 septembre. Elle-même fermera son officine ce jeudi.
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