Après les ministres de la Santé, la veille, les syndicats représentatifs de la profession ont été reçus en urgence par les conseillers du Premier ministre, ce 4 septembre, pour expliquer à nouveau l’ampleur des dégâts provoqués par la baisse du plafond des remises génériques sur l’économie officinale. Un ultime rendez-vous pour que le gouvernement supprime, voire suspende, l’arrêté du 4 août.
Le ton était donné : « À l’issue de notre rendez-vous, deux possibilités : continuer la mobilisation ou signer la paix », postait la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) sur « X » juste avant d’entrer à Matignon. Les syndicats ont en effet été conviés en urgence par les conseillers du Premier ministre, d’abord le 9 septembre, puis le 5 et finalement ce 4 septembre, pour rappeler les conséquences d’une baisse du plafond des remises génériques sur l’économie officinale, et donc sur le maillage.
La réunion aura duré plus d’une heure, mais Matignon est resté sourd. « On a redéfendu les choses mais on ne se rejoint pas », déplore Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Ils nous ont dit qu’ils avaient envie de continuer de travailler avec nous, de trouver une sortie de crise, mais ils ne nous ont fait aucune proposition », résume Philippe Besset, président de la FSPF.
Les syndicats étaient venus défendre le plafond actuel à 40 % en demandant la suppression de l’arrêté du 4 août, ou en tout cas sa suspension, le temps de trouver un accord conventionnel. « Il ne s’est rien passé de positif. Ils sont restés arc-boutés sur le fait que la mesure ne coûtera que 5 000 euros par an par officine et que de toute façon, la baisse de plafond fera faire des économies à l’assurance-maladie, sans pour autant pouvoir nous l’expliquer », argue Pierre-Olivier Variot, « Ils ont voulu nous entraîner dans une bataille de chiffres mais cela ne m’intéresse pas, on n’en est plus là », poursuit Philippe Besset.
Résultat des courses : les pharmaciens sont appelés à poursuivre la mobilisation, et même à l’accentuer. « La grève du 18 est plus que jamais au rendez-vous et on ne fera pas de cadeau à l’État », attaque le président de l’USPO, prêt à dégainer des recours en justice. Même si Matignon se dit prêt pour continuer à travailler sur le dossier, y compris après le 8 septembre et la potentielle chute de François Bayrou, Philippe Besset a posé l’ultimatum : le gouvernement a jusqu’au mercredi 17 septembre, midi, pour au moins suspendre l’arrêté du 4 août. Sans quoi les pharmaciens seraient dans la rue.