L’activité officinale confirme sa dynamique en janvier et février, selon les données du GERS Data. Si le médicament remboursable reste le poids lourd de la croissance, la médication familiale, tout comme les vaccins, s’imposent comme des facteurs incontournables de la hausse du chiffre d’affaires. Il n’en reste pas moins que baisse des prix et baisse des volumes demeurent les grandes inconnues des évolutions des prochains mois.
Le chiffre d’affaires poursuit sa croissance sur les neuf premières semaines de l’année, à 4,4 %. Celle-ci est tirée pour près de la moitié par le médicament remboursable qui affiche une hausse de 3,3 %. « Les médicaments chers (prix supérieur à 1930 euros) ne sont pas les seuls facteurs de cette évolution. Leur poussée a même tendance à ralentir avec seulement une hausse de 1 % de leur chiffre d’affaires en février par rapport à février 2024, alors même que le nombre de présentations a augmenté de 8 %. Quant aux médicaments dont le prix excède 468,97 euros, ils connaissent une progression de 6 % de leur chiffre d’affaires en février comparé à février 2024 », signale David Syr, directeur général de GERS Data. Les vaccins – et pas uniquement le vaccin grippe - se positionnent comme deuxième facteur de croissance du chiffre d’affaires. Ils réalisent un bond de 43,7 %, suivis de la médication familiale. Tous les segments de l’officine voient leur activité progresser à l’exception du rayon maman & bébé, en involution de 0,6 %.
La dynamique positive de ce début d’année est cependant à relativiser, notamment en ce qui concerne le médicament remboursé et le médicament conseil. Si janvier a commencé sur des chapeaux de roue, principalement porté par les médicaments conseil, le mois de février subit une inflexion. Après une croissance de 4,6 % au cours du premier mois de l’année, le chiffre d’affaires baisse de 0,2 % en février par rapport au mois de référence 2024. Et la pression est encore aggravée sur les volumes qui reculent de 4,3 %, et même de 5,5 % sur le médicament remboursable. « Sans doute la perte d’un jour en février – 2024 était une année bissextile (N.D.L.R.) - entre en ligne de compte », tempère David Syr.
Parmi les plus forts contributeurs de chiffre d’affaires, Vyndaquel (+29 %), Eliquis (+8,1 %) et Eylea (+6 %). Bien qu’en chute de 11 %, Kaftrio se maintient à la quatrième position devant Dupixent qui bondit de 21 %. À noter la réapparition de Doliprane dans ce top 10 des ventes en pharmacie. Parmi les classes les plus contributrices, les vaccins, qu’ils soient viraux (arrivée de Shingrix) ou bactériens (Prevenar), s’inscrivent dans le top 5, avec des croissances respectives de 81 % et 41 %, encadrant les antidiabétiques (+45 %).
Pour autant, ces tendances des deux premiers mois de l’année sont à analyser sous le prisme des baisses de prix annoncées. Quant aux économies sur le médicament remboursé, prévues à la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2025, 94 millions d’euros ont déjà été réalisés en ville sur un objectif de 864 millions d’euros. Sur ce volume, 242 millions d’euros proviendront de l’effet report de baisses de prix intervenues en 2024.
À cette cadence, d’après les projections GERS Data et les premières publications au « Journal officiel » de ce début d’année, 1,255 milliard d’euros d’économies (prix bruts) sera réalisé fin 2025, contre 1 milliard d’euros (prix nets) initialement visé par les pouvoirs publics. Au-delà de ces baisses de prix qui, en tout cas pour les médicaments onéreux, ont peu d’impact sur la marge, la baisse des volumes de prescriptions est un paramètre essentiel du pilotage de l’économie officinale.
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