Dans ses vœux à la presse ce matin, Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO), a dressé la liste de ses attentes vis-à-vis des pouvoirs publics, et tout particulièrement de l'assurance-maladie. Trop de tâches s'accumulent, selon lui, alors que l'officine croule sous les charges administratives.
Les nuages s'amoncellent déjà sur l'officine en ce début d'année. Afin d'y faire barrage immédiatement, l'USPO a décidé d'en préciser les contours, un à un. Alors que les ruptures de stock occupent les pharmaciens au moins 12 heures par semaine, le phénomène des indus injustifiés s'amplifie depuis environ 8 mois. « Cela devient ingérable », s'exaspère Pierre-Olivier Variot, président du syndicat, qui cite également les ratés du tiers payant. « C'est de pire en pire. Au point qu'on doit occuper un trois-quart de temps à régler ces situations avec l'assurance-maladie, mais aussi avec les mutuelles, Visiodroits ne fonctionnant que pour 70 à 80 % des patients. »
Cette recrudescence des tracas administratifs ne pouvait tomber plus mal alors que l'officine manque de bras. Afin de permettre aux officinaux de se consacrer à leur cœur de métier, le président de l'USPO est bien résolu à réclamer la création d'un « assistant administratif en officine », à l'instar des assistants médicaux obtenus par les médecins libéraux. Parallèlement, Pierre-Olivier Variot est déterminé à se faire entendre de l'assurance-maladie dont il déplore le mépris envers les pharmaciens. « Nous n'avons eu que deux CPN (commission paritaire nationale, N.D.L.R.) en cours d'année dernière et le directeur général n'a assisté à aucune d'elles », s'insurge-t-il.
Décidé à ne pas rester inactif face à la détérioration de l'exercice officinal, le syndicat promet une série d'actions. La première consistera à informer les patients sur les difficultés rencontrées par leur pharmacien (ruptures, tiers payant, etc.) et à les consulter sur leurs attentes vis-à-vis des missions officinales. Au-delà de cette action dont les modalités seront validées par un conseil d'administration extraordinaire la semaine prochaine, Pierre-Olivier Variot n'exclut pas des mouvements de protestation similaires à ceux initiés contre l'article 30 en 2022. « Je ne suis cependant pas pour la grève dure car j'ai la volonté de ne pas pénaliser les patients », a assuré le président de l'USPO, qui indique que le syndicat se rapprochera de France Assos Santé dans sa communication.
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