L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a annoncé hier sa mise en examen pour « tromperie » dans le volet pénal de l’affaire Lévothyrox (lévothyroxine), un mois et demi après celle de la filiale française de Merck KGaA pour « tromperie aggravée ». Elle conteste « fermement les reproches formés à son encontre car aucune infraction pénale n’a été commise ».
Alors que le Lévothyrox ancienne formule, sous le nom d’Euthyrox, doit cesser d’être importé en France à la fin du mois, les affaires judiciaires reprennent. Au civil, le Laboratoire Merck a été condamné pour « faute » en appel et à verser 1 000 euros à chacun des 3 329 plaignants, jugement confirmé par la cour de cassation en mars 2022 qui a rejeté le pourvoi du groupe pharmaceutique. Le volet pénal ne semblait pas avoir avancé depuis l’ouverture d’une enquête en mars 2018 par le pôle santé du tribunal judiciaire de Marseille. D’où la surprise de toutes les parties concernées quand le juge d’instruction a convoqué le président de Merck France pour une audition, le 18 octobre dernier, avant de décider de la mise en examen du laboratoire pour « tromperie aggravée » dès le lendemain.
Le travail judiciaire se poursuit. Par voie de communiqué, l’ANSM a annoncé hier avoir été mise en examen pour « tromperie » par le même juge d’instruction. L’agence précise qu’elle « n’a jamais nié les difficultés rencontrées par certains patients au moment du passage à la nouvelle formule du Lévothyrox » et qu’elle « se préoccupe de manière constante et quotidienne de la sécurité et de la santé des patients ». Elle ajoute qu’elle compte apporter « sa pleine contribution à la manifestation de la vérité », mais tient à contester « fermement les reproches formés à son encontre car aucune infraction pénale n’a été commise ».
Par ailleurs, l’ANSM est visée par une action collective de 1 100 plaignants, lancée en septembre 2021 pour « défaut de vigilance » et « défaut d’anticipation », devant le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis).
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