La dispensation de psychotropes est un problème majeur pour de nombreux officinaux algériens, comme le rapporte « El Watan » et de nombreux médias du pays.
« Le pharmacien ne bénéficie d’aucune protection aujourd’hui. Il est seul à faire face aux délinquants, à la réglementation en vigueur et aux juridictions ». Le constat dressé par Messaoud Belambri, président du Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo) en Algérie fait suite à des incidents aussi nombreux que violents. Deux pharmaciens ont été assassinés à l'intérieur même de leur officine en moins de trois mois, sans compter les agressions violentes dont ont été victimes d'autres officinaux aux quatre coins du pays.
S'ils subissent des agressions, les pharmaciens algériens sont aussi fréquemment poursuivis par la justice dans le cadre d'affaires liées à la délivrance de psychotropes. Selon les chiffres évoqués par « El Watan », 22 pharmaciens ont été poursuivis pour ces raisons en 2018. Six d'entre eux ont même été condamnés à des peines de prison comprises entre 5 et 10 ans, pour avoir « dispensé des ordonnances qui se sont révélées fausses ou de bonne complaisance », précise le président du Snapo.
Pour Messaoud Belambri, ces événements particulièrement choquants sont en partie attribuables au vide juridique qui entoure la délivrance de psychotropes en Algérie : « Les tableaux portant classification officielle de ces produits n’ont pas été publiés au Journal officiel, malgré l’existence d’un arrêté ministériel visant leur classification depuis juillet 2015. Ce qui laisse planer un flou total sur l’identification exacte de ces produits et fait courir aux pharmaciens d’énormes risques sur le plan pénal. »
Le Snapo espère notamment que certains médicaments comme le tramadol ou la prégabaline seront enfin inclus dans la liste des psychotropes pour éviter les peines d'emprisonnement dont ont écopé certains pharmaciens du pays. Alors que le vice-président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens a appelé ses confrères « à plus de vigilance », Messaoud Belambri observe dans le même temps que certains officinaux « ne commercialisent déjà plus des psychotropes ou envisagent de le faire si des mesures concrètes ne sont pas prises ». Des discussions ont débuté entre le ministère de la Santé, celui de la Justice et le Snapo. Le syndicat des pharmaciens espère que la promulgation d’une nouvelle loi permettra prochainement de « mettre fin de manière rapide et efficace à beaucoup de contraintes techniques ».
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