Le tribunal de Valenciennes doit se prononcer, en décembre, sur la peine d'un officinal qui a délivré des milliers de comprimés de Fentanyl à un homme accro à ce médicament.
Douze mois de prison assortis du sursis, 15 000 euros d’amende, la confiscation des 240 000 euros saisis sur les comptes, mais aussi et surtout, trois ans d'interdiction d'exercer : un pharmacien installé près de Valenciennes pourrait écoper d'une très lourde sanction dans quelques semaines, dans le cadre d'une affaire rapportée par « La Voix du Nord ».
Pendant 4 ans, cet officinal du Nord a délivré des quantités astronomiques de Fentanyl à un homme devenu dépendant à l'antalgique opiacé. Victime de deux accidents de travail en 2007 puis en 2008, ce dernier, ancien cadre, a falsifié plus de 175 ordonnances pour assouvir une addiction qu'il ne parvenait plus à contrôler. Après avoir dupé des médecins remplaçants grâce à des ordonnances au nom de son épouse, de sa mère ou de son fils, il se rendait ensuite à la pharmacie pour récupérer ses médicaments, parvenant à récupérer jusqu'à 280 comprimés en une seule et unique visite. Sur une période de deux mois, il aurait même réussi à en obtenir pas moins de 3 400. Des « largesses » que le pharmacien jugé a justifié, devant le tribunal de Valenciennes, par « un volume d'activité important », « la mauvaise écriture des médecins, entraînant des confusions entre micro et milligrammes » et une volonté « d'aider » ce patient, aujourd'hui en invalidité et pris en charge dans un centre de réadaptation.
Durant l'audience la semaine dernière, le tribunal s'est aussi interrogé sur l'existence de livraisons de « cartons entiers, à l'arrière de l'officine et en dehors des heures d'ouverture ». L'augmentation du chiffre d'affaires, durant la période où le patient dépendant se présentait au comptoir, a aussi laissé dubitatif le procureur en charge de l'affaire. L'avocat du pharmacien, qui plaide la relaxe pour son client, a tenu à rappeler que « le médecin lui-même avait prescrit le Fentanyl sans noter d’effets secondaires ou d’intolérance ». Le tribunal rendra son verdict le 3 décembre. Le préjudice subi par la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) est estimé à 414 000 euros.
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