Chiffre d’affaires en croissance, chaîne d’achat et de logistique intégrée, assise financière assainie… Avec un tel bilan, le groupement Giphar se pose en leader de la pharmacie indépendante et du mouvement coopératif. Des atouts qui, dans un contexte de consolidation, séduisent d’autres groupements.
Géraldine Noury-Pépion, titulaire à Carquefou et membre de Giphar depuis 19 ans, a été élue à la présidence du groupement coopératif le 25 octobre. Elle succède à Valérie Kieffer pour un mandat de 4 ans, à un moment charnière pour Giphar. Après avoir résorbé ses pertes, liées notamment à la société d’appareils médicaux ABM Pharma vendue en 2024, le réseau se félicite d’« excellents résultats » sur l’année fiscale passée : le chiffre d’affaires a connu une croissance de 45 % sur les cinq dernières années et une hausse de 6,5 % sur deux ans pour l’activité grossiste répartiteur. « Soit une croissance légèrement au-dessus du marché, signe de la compétitivité du réseau Giphar, pendant une période d’inflation, de ruptures et de tensions sur les médicaments », s’est félicité le président du directoire, Benoît Le Gavrian, lors du congrès du groupement qui s’est tenu à Marseille.
Or « cette performance est reversée à 100 % au profit de nos 1250 adhérents », souligne Valérie Kieffer. En 2025, 45 millions d’euros ont ainsi été reversés aux officines, le résultat le plus élevé jamais enregistré par le groupement coopératif. Un modèle « redistributif vertueux » que Giphar, à l’initiative du collège Pharmacie au sein de la Fédération du commerce associé (FCA), met en avant comme « un moyen de renforcer le maillage puisque toute la valeur créée va directement au réseau et aux professionnels de santé », souligne Benoît Le Gavrian. « Au-delà des nombreux services aux adhérents, le groupement apporte aux pharmaciens de la trésorerie et la capacité de développer leur entreprise ». Et « cela nous rend d’autant plus fiers que c’est exactement ce dont le réseau officinal a besoin », ajoute Valérie Kieffer.
Les facteurs de cette performance ? Le premier réside dans le modèle d’achat et de logistique intégré de A à Z, avec une chaîne logistique complète qui assure une « performance opérationnelle ». Le groupement a pu compléter son maillage logistique avec quatre entrepôts répartis sur le territoire. Conséquence : une réduction des coûts de distribution. Deuxième facteur, « les niveaux de détention, notamment sur le générique, les plus élevés du marché et qui permettent à nos pharmaciens d'être très compétitifs », poursuit Benoît Le Gavrian. Troisième facteur, une activité promotionnelle plus agressive. « Nous avons opéré un virage important du « sell in » vers le « sell out » où l’on améliore la performance des sorties en s’assurant que l’offre correspond aux besoins des clients-patients, en renforçant l’expertise dans la sélection de l’offre, et en améliorant la gestion de l’assortiment », explique Jérôme Radiguer, directeur de l’offre. « C’est le pharmacien qui passe commande et s’engage sur ses promotions ». Conséquence : les volumes écoulés en promotion ont doublé.
En parallèle, le groupement a adopté une nouvelle doctrine de négociation avec les laboratoires. « Nous revendiquons notre position de leader et les conditions de négociations doivent refléter cette position », souligne Benoît Le Gavrian. Certaines négociations ont été arrêtées faute de trouver du répondant de la part du laboratoire. Au final, Giphar a réalisé un gain de 2 millions d’euros sur les prix d’achat par rapport à l’année précédente. « Nous avons acheté moins cher en 2025 qu’en 2024 dans un contexte de hausses tarifaires et nous abordons la période de négociation avec la même sélectivité. »
Bien que le réseau Giphar continue de croître légèrement en nombre d’adhérents (+ 0,5 %), il gagnerait à peser encore plus fort dans les négociations avec les laboratoires. « Nous sommes au 29e rang des réseaux retail, mais nous ne pesons que 6 % du marché officinal, nous avons besoin d’atteindre une taille critique », reconnaît Benoît Le Gavrian. En parallèle, « maintenant que nous avons assaini la situation du passé, dans un contexte de consolidation rapide des groupements, nous sommes sollicités par d’autres groupements, intéressés par notre état d’esprit coopératif, notre assise financière solide, et un outil logistique performant ». Des discussions sont engagées qui pourraient aboutir en 2026.
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