Depuis juillet dernier 2024, quelques centaines de factures dématérialisées s’échangent déjà sur les 4 milliards attendus en fin de réforme. L’enjeu est désormais le déploiement de cette dématérialisation. Tout le secteur de la pharmacie est concerné, du laboratoire au grossiste et passant par l’officine. Chacun doit être capable de recevoir une facture électronique au 1er septembre 2026. Et d’en émettre une au plus tard au 1er septembre 2027 pour les TPE et PME.
« J’ai encore un an, j’ai le temps »
Vrai et faux, selon Sébastien Rabineau, directeur du projet facturation électronique à la DGFIP. Cette réforme ne concerne pas que les pharmaciens, mais 3,5 millions d’entreprises en moins d’un an, « sachant qu’en juillet août 2026, il ne se passera pas grand-chose ». Certes, la première étape est simple : il faut choisir une plateforme agréée qui servira d’adresse de réception des factures. « Si vous l’avez trouvée, parce que votre expert-comptable ou votre éditeur vous l’a fournie, il ne faut pas attendre. Les gains sont immédiats. » Sinon, il est nécessaire de commencer à s’y intéresser et d’en discuter avec ses partenaires.
« Je dois passer par un annuaire centralisé »
Vrai. « C’est la pierre angulaire de la réforme », explique Sébastien Rabineau. Il existe à ce stade plus d’une centaine de plateformes raccordées à l’annuaire construit et animé par l’Agence pour l’informatique financière de l’État (AIFE). Ce grand registre permet de vérifier si une structure a déclaré une ou plusieurs plateformes de facturation. Il est déjà testable : on peut rentrer le SIRET de son partenaire commercial pour identifier la plateforme qu’il a choisie et si elle est active. Un guide pour utiliser l’annuaire est disponible.
« Le choix se fait avec mon expert-comptable »
Vrai. Certaines plateformes se limitent à la transmission des factures, d’autres intègrent la gestion comptable, les archives ou le suivi de paiement. Il faut donc évaluer ses besoins, ses ressources et les volumes de factures traités avant de s’engager. « Il est essentiel de discuter avec son expert-comptable, qui connaît les exigences de conformité et les besoins comptables de l’officine », souligne Damien Charrier, président du Conseil national de l’Ordre des experts-comptables. La DGFIP rappelle que l’enjeu est double : la conformité légale (respect du format et du circuit de facturation) et l’efficacité opérationnelle (meilleure traçabilité, paiement plus rapide, intégration fluide avec la comptabilité).
« En cas d’erreur, je ne peux plus changer »
Faux. Une plateforme ne peut pas « retenir » un utilisateur. En revanche, un engagement commercial peut exister (contrat de 36 mois, par exemple). « Il est donc crucial de lire les conditions générales de vente et de vérifier la portabilité des données, pour pouvoir migrer sans perte d’informations si besoin », souligne Damien Charrier. La nouvelle plateforme se déclare dans l’annuaire, et l’ancienne doit laisser partir le client. En cas de désaccord, une procédure auprès de l’administration permet de trancher.
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