La Haute Autorité de santé (HAS) veut faire sauter le tabou de la consommation d’alcool chez la femme et alerter sur des risques amplifiés par rapport aux hommes. Elle incite les professionnels de santé à en parler à toute occasion aux femmes, mais aussi aux hommes dont la consommation peut avoir des répercussions chez la femme, notamment durant la grossesse. Des documents sont mis à disposition.
La consommation d’alcool chez la femme et la jeune fille évolue pour se rapprocher des pratiques masculines, mais les complications, à quantité consommée égale, « sont plus graves, plus rapides, parfois spécifiques (cancer du sein, non-considération de l’altération du consentement favorisant leurs agressions, dépression périnatale, alcoolorexie) ou plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes (agressions subies, notamment sexuelles) », rappelle la Haute Autorité de santé (HAS) qui, dans un communiqué du 26 février, considère que les femmes doivent bénéficier d’une « attention sanitaire spécifique ».
Pour cela, elle incite les professionnels de santé à évoquer le sujet en toute occasion et à accompagner les femmes vers une diminution du risque alcool, en proposant de nouveaux documents d’information pour les professionnels de santé et le grand public, ainsi que des fiches pour prévenir, repérer, accompagner et aborder le sujet. « La méconnaissance et la non-prise en compte des spécificités des femmes face à l’alcool contribuent aussi à en aggraver le risque », juge la HAS.
Les hommes ne sont pas mis de côté. La HAS insiste sur les risques en période périnatale car la consommation d’alcool altère aussi la fertilité masculine. De même, les troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) peuvent aussi résulter du comportement de l’homme, la toxicité de l’alcool étant transmise par les spermatozoïdes. Sans compter que la consommation de l’entourage de la femme enceinte peut favoriser sa propre consommation et augmente le risque de violences intrafamiliales. « Face à ces risques, le principe de précaution consiste en l’arrêt de toute consommation d’alcool dès le désir d’enfant (ou l’arrêt d’une contraception), pour la femme jusqu’à la fin de l’allaitement, pour l’homme jusqu’au diagnostic de grossesse », recommande la HAS.
Autant de messages à faire passer au comptoir à chaque occasion. Plus spécifiquement, les entretiens d’accompagnement tels que les bilans de prévention (ouverts aux femmes et aux hommes aux âges clés) et l’entretien court femme enceinte sont balisés pour prendre le temps d’aborder le sujet de la consommation d’alcool, et sont rémunérés.
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