Le diabète de type 2 ne cesse d’augmenter en France. Les dépenses de santé qui lui sont imputables également. Or « les résultats sanitaires ne progressent guère », déplore la Cour des comptes, dans un rapport rendu public le 8 juillet. Elle recommande de renforcer le dépistage précoce et de réformer le régime des affections de longue durée ouvert aux personnes atteintes de diabète.
Bien que les facteurs de risque de développer un diabète de type 2 soient connus, ainsi que les recommandations de prise en charge, le nombre d’hospitalisations pour complications du diabète n’a pas diminué depuis 2013, déplore la Cour des comptes. Il est donc nécessaire d’améliorer la prise en charge et de réduire les dépenses de l’assurance-maladie liées au diabète. Pour y arriver, l’instance recommande, dans un rapport publié le 8 juillet, de généraliser le dépistage précoce de cette pathologie et de réformer sa prise en charge, afin d’intégrer les thérapies non médicamenteuses comme première étape du parcours de soins. Concrètement, le rapport préconise d’introduire deux échelons de reconnaissance en ALD, selon le niveau de sévérité et de complication.
Un dépistage précoce ciblé. 3,8 millions de personnes sont pharmacologiquement traitées pour un diabète en 2023. Il faut y ajouter les personnes non traitées et non diagnostiquées. « C’est l’affection de longue durée (ALD) la plus importante en nombre », avec 3,6 millions d’assurés en 2022, et l’une de celles dont le taux de croissance est le plus rapide (+ 4,8 % en moyenne entre 2010 et 2022). Les facteurs de risque sont connus : le vieillissement de la population, l’augmentation de l’espérance de vie des personnes vivant avec le diabète et la prévalence croissante de l’obésité. Pourtant, à part des initiatives locales, il n’existe pas de dépistage précoce. Dans 30 % des cas, lors de leur prise en charge, les personnes présentent une forme déjà avancée de la maladie, avec des complications. En ciblant les personnes à risque, un simple test de glycémie permettrait d’améliorer la prise en charge, selon la Cour. Le dispositif « Mon bilan de santé » (qui permet de réaliser un examen de prévention en santé dans un centre d’examens de santé) est une « opportunité », précise-t-elle, notamment pour les personnes les moins favorisées qui sont aussi les plus touchées.
Des thérapies non médicamenteuses en première intention. Avant la mise en place d’un éventuel traitement médicamenteux, la Cour préconise de proposer à chaque patient diagnostiqué des thérapeutiques visant à modifier le mode de vie. Un panier de soins intégrant éducation thérapeutique du patient (ETP), activité physique adaptée (APA) et programme nutritionnel personnalisé serait alors pris en charge dans le cadre d’un premier niveau de l’ALD. Ces thérapies non médicamenteuses sont aujourd’hui exclues du remboursement de droit commun. Un deuxième niveau de l’ALD concernerait les formes plus sévères. Le ticket modérateur concernerait alors l’ensemble des soins en lien avec la pathologie. « Les implications d’une telle réforme de l’ALD sont à évaluer soigneusement quant aux évolutions du reste à charge pour les patients » et « à l’équilibre entre les économies et les dépenses » pour l’assurance-maladie. « Mais elle constitue une piste que la Cour encourage les pouvoirs publics à mettre en œuvre », précise le rapport.
Renforcer la prévention primaire. La Cour souligne la nécessité d’agir en amont sur les facteurs de déclenchement de la maladie, à travers l’amélioration de la qualité nutritionnelle des aliments et la lutte contre la sédentarité. Elle déplore ainsi que les mesures mises en place (Nutri-Score, encadrement de la publicité audiovisuelle pour les produits gras et sucrés, taxe sur les boissons sucrées) « reposent sur le volontariat des acteurs », alors qu’elles mériteraient « de devenir plus contraignantes ». Elle recommande d’évaluer les effets d’un élargissement de la taxe sur les boissons sucrées à tous les produits avec sucre ajouté et à inciter les industriels à réduire l’usage du sucre. « Une action plus volontariste des pouvoirs publics apparaît dès lors souhaitable ».
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