Selon les derniers chiffres donnés par la préfecture et l’agence régionale de santé de La Réunion, l’épidémie de chikungunya est maintenant « généralisée sur tout le territoire de l’île » avec une hausse des cas importante au cours de la dernière semaine. Face à cette situation, des pharmaciens demandent l’autorisation de vacciner les patients directement en officine, sur prescription médicale.
En seulement une semaine, plus de 4 000 nouveaux cas de chikungunya ont été déclarés sur l’île de La Réunion. « L'épidémie de chikungunya est à présent généralisée sur tout le territoire et poursuit sa progression. Du 10 au 16 mars, 4 156 nouveaux cas ont été déclarés, soit une hausse de 16 % par rapport à la semaine précédente », ont indiqué dans un communiqué commun la préfecture et l'agence régionale de santé (ARS) de l'île. « À ce jour, 15 cas graves ont été signalés dont huit adultes et sept nouveau-nés », complètent les autorités sanitaires. Si l’on est pour l’instant loin des chiffres de l'épidémie de 2005-2006 (260 000 cas, 225 morts), deux décès ont tout de même été confirmés il y a quelques jours à La Réunion, deux patientes âgées de 86 et 96 ans dont l’une présentait des comorbidités. L'activité dans les services d'urgence est également en hausse avec 128 passages lors de la semaine du 10 au 16 mars, contre 78 la semaine précédente. Par ailleurs, à Mayotte, les autorités sanitaires ont annoncé que deux nouveaux cas avaient été enregistrés, dont un cas autochtone, portant à quatre le nombre total de cas.
Face à l'épidémie, le groupe pharmaceutique franco-autrichien Valneva a annoncé qu'il fournirait, à compter de début avril, 40 000 doses de son vaccin Ixchiq, lesquelles seront « prises en charge par les autorités ». Ces doses sont prévues en priorité pour les seniors de plus de 65 ans, les adultes avec des comorbidités (hypertension artérielle, diabète, maladies cardiovasculaires, etc.) et les agents de lutte anti-moustique. À l’heure actuelle, les pharmaciens réunionnais ne peuvent pas injecter eux-mêmes le vaccin Ixchiq, ce dernier ne faisant pas partie du calendrier vaccinal. Une situation que Philippe Besset, tout juste réélu président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), voudrait voir évoluer.
En début de semaine, les représentants des officinaux ont en effet découvert le schéma que l’ARS souhaite mettre en place pour vacciner les patients. Les pharmacies recevront le vaccin Ixchiq via leurs grossistes-répartiteurs. Sur prescription du médecin uniquement, le patient viendrait ensuite récupérer le vaccin en officine avant de devoir retourner au cabinet médical pour se faire vacciner. Une méthode que la FSPF critique. « Ixchiq est un vaccin vivant atténué. À cause de la chaleur notamment, il serait préférable d’éviter aux patients de devoir faire ces allers-retours », souligne Philippe Besset, qui a demandé la mise en place d’une autre stratégie. « Il faudrait que le pharmacien puisse vacciner lui-même, directement à l’officine, sur prescription du médecin. Nous avons fait cette demande au plus haut niveau de l’État. Si cette requête est acceptée, nous aurons ensuite besoin qu’un arrêté soit publié par le ministère de la Santé pour autoriser les pharmaciens à injecter ces doses », détaille-t-il.
En tout, depuis le déclenchement de l’épidémie à La Réunion, en août 2024, plus de 13 500 cas de chikungunya ont été signalés. Selon des projections, le pic de l’épidémie en cours est attendu pour la fin du mois d’avril.
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