« Cet élan de solidarité est incroyable »

Publié le 25/03/2022
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Pharmacien titulaire à Nantes, Jimmy Burband est particulièrement éprouvé par la guerre en Ukraine. Son épouse est ukrainienne et une partie de sa famille est encore sur place.

Le Quotidien du pharmacien.- Quelle aide entendez-vous apporter en tant que pharmacien ?

Jimmy Burband.- Nous sommes anéantis par cette guerre qui n'a aucun sens et dans laquelle Vladimir Poutine s'obstine. En même temps, nous sommes très admiratifs du courage des Ukrainiens qui luttent pour défendre leur pays d'un régime qu'on leur imposerait. Ce que nous pouvons faire ici, hormis bien sûr l'accueil des réfugiés, c'est envoyer des moyens sur place. Nous avons surtout ciblé notre action sur les pansements, les antiseptiques et les sets de soins fabriqués par plusieurs laboratoires. Ces dons sont parvenus via Krakovets à Lviv et ont ensuité été redistribués en petits convois vers les régions de Kiev, Tchernihiv et Vinnytsia.

Vous êtes titulaire à Nantes mais aussi adhérent d’Unipharm Loire-Océan, un groupement régional réunissant 135 titulaires et qui s'est particulièrement investi à vos côtés dans l'aide à la population en Ukraine. Dans quel périmètre un groupement de pharmaciens peut-il agir dans ces conditions ?

Les pharmaciens d'officine ne sont pas autorisés à faire des dons de médicaments en nature. De même, nous avons refusé les dons d'argent pour privilégier l'aide matérielle. Ainsi, des confrères ont pris dans leurs stocks de pansements, d'autres ont directement commandé leurs dons sur la plateforme de la CERP Rouen, et le grossiste-répartiteur, jouant son rôle d'intermédiaire, nous a fait parvenir les cartons qui ont été ensuite acheminés en Ukraine.

Plus de 20 m3 de pansements ont ainsi été envoyés dans un camion le samedi 12 mars. Un second est parti samedi dernier. Des adhérents d'Unipharm Loire-Océan nous ont également fait parvenir des compléments alimentaires, ce qui est précieux pour des personnes qui n'ont pu s'alimenter correctement pendant plusieurs jours, ça requinque !

Comment assurer cette aide dans la durée ?

Sincèrement je ne sais pas encore, car il est aujourd'hui de plus en plus compliqué d'accéder aux villes. Nous parons au plus urgent. La mobilisation ne se limite pas à mes confrères. À la pharmacie, alors que je communique très peu sur le sujet, des patients viennent spontanément m'apporter des vêtements, des couvertures chaudes, de l'alimentation pour bébé, des articles d'hygiène, certains ont même acheté des polaires. Cet élan de solidarité est incroyable, les gens n'attendent que ça, ils veulent aider !

Propos recueillis par Marie Bonte

Source : Le Quotidien du Pharmacien