Le tribunal suprême espagnol déboute les victimes du thalidomide

Malgré le rapport du procureur qui leur était favorable, les victimes du thalidomide en Espagne ont été déboutées hier par le tribunal suprême. La plus haute instance pénale espagnole confirme ainsi le jugement en appel de l’audience provinciale de Madrid qui avait déjà annulé la condamnation du fabricant, le laboratoire allemand Grünenthal, à dédommager les victimes.

Une demande jugée « irrecevable » car les faits étaient considérés comme prescrits lorsque l’Association de victimes du thalidomide (AVITE) a porté plainte en 2012, réclamant 204 millions d’euros pour les personnes concernées. Néanmoins, le tribunal suprême rappelle à l’association qu’il lui reste « la possibilité de futures réclamations civiles, fondées sur l’apparition de dommages non connus ou sur l’aggravation des dommages actuels ».

L’avocat des victimes ne baisse pas les bras et annonce qu’il ira « devant le tribunal constitutionnel et la cour européenne des droits de l’homme ». Le thalidomide a été largement prescrit aux femmes enceintes dans les années 1950-1960 afin de soulager les nausées, mais ses effets tératogènes ont handicapé entre 10 000 et 20 000 personnes atteintes de malformations. En Espagne, ce médicament aurait fait environ 3 000 victimes selon l’AVITE.