Hugues Lefranc dirige le Groupement d’achats mutualiste (GAM). Créé en 2012, d’une volonté des mutuelles gestionnaires d’établissements médico-sociaux, appuyées par le Groupe hospitalier de la mutualité française (GHMF) et Générations Mutualistes, ce groupement négocie des contrats fournisseurs pour ses adhérents : 3 500 établissements du secteur social, médico-social et sanitaire. Parmi eux, trente-deux officines gérées par des unions locales de la Mutualité française ou des groupes tels que Aesio et Vyv : « Ces officines ne représentent que 15 % du total des activités du GAM », explique Hugues Lefranc.
Suite à un audit mené en 2020, qui recommandait de renforcer l’efficacité des achats et des accords commerciaux, il a été demandé à la commission officinale du GAM d’explorer « s’il serait pertinent de se rapprocher d’un autre groupement d’achat », explique le directeur du GAM. Trois groupements ont été approchés, qui ont chacun fait une offre. Contrairement à ce qu’a indiqué Pharmacorp, il ne s’est pas agi d’un « appel d’offres » car les pharmacies sont des entités de droit privé à but non lucratif. « Les trois offres ont été présentées au comité de pilotage de la Fédération qui a choisi collégialement Pharmacorp », précise Hugues Lefranc. En comptant ces 32 nouveaux adhérents, à partir du 1er janvier 2026, le groupement présidé par Laurent Filoche, représentera 700 officines. Surtout, comme les quelque 1 790 pharmacies fédérées à Hygie31, soit 1 550 officines en France, elles bénéficieront des accords négociés à l’échelle européenne.
En 1983, le réseau comptait 72 pharmacies mutualistes ; elles n’étaient plus que 53 en 2016, puis 35 début 2024, trois officines ont fermé cette année-là. « Ce recul s’explique par la fragilité de leur modèle économique, explique Sophie Belmadi, chargée de mission Offre de soins à la Mutualité française. Bien qu’elles reposent sur un modèle non lucratif et veillent à proposer des médicaments et produits de santé à des prix accessibles, ces structures doivent malgré tout maintenir un équilibre financier. Or, elles font face aux mêmes contraintes que les officines classiques et peinent à y parvenir. »
« Ces officines ont également besoin des services proposés par le groupement en termes de gestion des achats, de formation, de communication… », précise Hugues Lefranc. Néanmoins, « elles resteront gérées par les unions mutualistes, avec des pharmaciens salariés à leur tête ». Ce rapprochement ne signerait pas la fin du modèle mutualiste. Au contraire, selon la Mutualité française, « il a vocation à en garantir la pérennité et à limiter le risque de nouvelles fermetures ».
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