Le Quotidien du pharmacien. – Généralisation du dispositif OSyS, maisons France santé, aide aux territoires fragiles : le gouvernement compte de plus en plus sur le réseau officinal pour assurer l’accès au soin. Quelles sont les mesures les plus significatives de cette volonté ?
Stéphanie Rist. – La préservation de notre réseau de pharmacies est une priorité du gouvernement. Le Premier ministre l’a rappelé en septembre dernier : les pharmaciens sont parfois les derniers professionnels de santé présents dans certains territoires ruraux, et il est de notre devoir de les soutenir comme ils soutiennent notre système de santé. C’est tout le sens des engagements pris auprès de la profession : poursuivre le déploiement des nouvelles missions de santé publique confiées aux pharmaciens, qu’il s’agisse des tests rapides d’orientation diagnostique, de la vaccination ou encore de la généralisation du dispositif OSyS. Dans le cadre du PLFSS 2026, nous portons également plusieurs mesures fortes pour consolider le réseau officinal, notamment en soutenant le développement des médicaments biosimilaires et en permettant la création d’une officine dans les communes de moins de 2 500 habitants où la dernière pharmacie a récemment fermé. Par ailleurs, je suis pleinement mobilisée pour mettre en œuvre la réforme du troisième cycle des études de pharmacie et renforcer ainsi l’attractivité de la profession. Enfin, nous continuerons d’entretenir un dialogue constructif et soutenu avec la profession afin de garantir la mise en œuvre effective de ces mesures et de consolider durablement le maillage officinal sur l’ensemble du territoire.
Comme l’a, à nouveau, alerté la Cour des comptes en début de semaine, le déficit de la Sécurité sociale n’est plus soutenable, tout au moins à moyen terme. Dans ce contexte, comment le gouvernement imagine-t-il continuer à soutenir le réseau officinal, sachant que l’assurance-maladie en est le principal financeur ?
Nous devons à la fois préserver notre maillage officinal, faire évoluer le modèle économique des pharmacies et renforcer la transparence dans les flux financiers liés à la chaîne de distribution du médicament. C’est pourquoi, fin septembre, le Premier ministre a annoncé le lancement d’une mission d’inspection sur ces flux, afin de mieux comprendre et maîtriser les équilibres économiques du secteur. Cette mission, aujourd’hui en cours, permettra d’alimenter un dialogue constructif avec la profession sur l’évolution des compétences des pharmaciens et sur leur modèle économique. Nous sommes particulièrement attentifs à ce modèle, pour que les pharmacies puissent continuer à remplir leurs missions du quotidien tout en assumant de nouvelles missions de santé publique, notamment en matière de prévention et de dépistage. Cela doit se faire dans un cadre budgétaire responsable, à l’heure où nous célébrons les 80 ans de la Sécurité sociale et où chaque euro investi doit l’être au service de la santé de nos concitoyens.
Le président de la République avait émis l’objectif de couvrir l’ensemble du territoire de Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS). Ce vœu ne s’est pas totalement réalisé et le dispositif semble même en panne. Pensez-vous que les maisons France santé puissent prendre le relais et, dans ce cas, mieux intégrer les pharmacies d’officine que ne l’ont fait les CPTS ?
Les CPTS ont démontré leur utilité. Elles couvrent aujourd’hui plus de 90 % du territoire et ont permis de réunir des professionnels de santé – y compris les pharmaciens – autour de projets communs pour améliorer l’accès aux soins et les parcours des patients. Elles auront toute leur place dans le nouveau dispositif France Santé. Ces structures seront renommées « Communautés France Santé » pour plus de lisibilité, mais leurs missions et leur organisation resteront les mêmes. Elles continueront à rassembler les professionnels d’un même territoire autour d’objectifs communs, et les pharmaciens y conserveront une place essentielle. En parallèle, les pharmacies pourront elles-mêmes participer au réseau France Santé comme lieu de soins de premier recours, notamment pour celles qui permettront d’améliorer l’accès aux soins par le recours encadré à la télémédecine. À un moment où trop de Français rencontrent encore des difficultés d’accès aux soins, le réseau France Santé garantira à chacun la possibilité d’obtenir une réponse et une orientation immédiate dans son parcours de santé et une consultation médicale dans les 48 heures si l’état de santé le nécessite, à moins de 30 minutes de chez soi. Les pharmacies auront un rôle majeur à jouer dans cette nouvelle organisation, en tant qu’acteurs de proximité et de confiance au cœur des territoires.
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