Effets indésirables (liste non exhaustive)Il faut bien distinguer entre la toxicité à court terme et celle à moyen ou long terme.Les effets indésirables les plus fréquents au début du traitement : manifestations allergiques (en particulier éruptions cutanées), signes généraux (fatigue, céphalées, perte d’appétit), troubles digestifs (nausées, vomissements, diarrhée), hépatite médicamenteuse.Par la suite (plusieurs mois à plusieurs années), des complications de natures différentes peuvent survenir : anomalie de la répartition des graisses (lipoatrophie, lipohypertrophie), augmentation du risque cardiovasculaire (risque majoré d’infarctus du myocarde) et d’altération du métabolisme des lipides et des glucides, toxicité hépatique, atteintes rénales, ostéoporose.INTI : le principal problème lié au ténofovir disoproxil est la néphrotoxicité, nécessitant la prudence en cas de débit de filtration glomérulaire (DFG) inférieur à 80 mL/min ou qui ont une infection VIH à un stade avancé, une néphropathie préexistante ou un traitement par IP potentialisé par le ritonavir ou par le cobicistat ; risque de déminéralisation osseuse. Le profil de tolérance du ténofovir alafénamide est meilleur.INNTI : tous ces produits peuvent entraîner des hypersensibilités, dont des manifestations allergiques cutanées.IP : ils sont tous susceptibles d’induire des dyslipidémies, hyperglycémies, lipodystrophies, troubles digestifs (nausées, diarrhées) ainsi que des rash cutanés.INI : des effets rares mais graves sont possibles, comme une hypersensibilité, une myosite, une rhabdomyolyse et des manifestations neuropsychiques. Des prises de poids inattendues ont été rapportées, surtout chez les femmes originaires d’Afrique subsaharienne.Les interactions médicamenteusesAttention aux antirétroviraux « boostés », utilisés pour augmenter la biodisponibilité des inhibiteurs de protéase (ritonavir), ou des inhibiteurs d’intégrase (cobicistat), qui sont de puissants inhibiteurs du CYP3A4 (vigilance avec les statines, l’amiodarone, la digoxine, les bêtabloquants, les inhibiteurs calciques, certains anti-épileptiques, les corticoïdes inhalés, la rifampicine, la rifabutine, les inhibiteurs de la phosphodiestérase de type 5, la buprénorphine, la méthadone…).Ainsi qu’aux INNTI, en général, qui sont des inducteurs enzymatiques pouvant entraîner de nombreuses interactions (moins fréquentes avec la rilpivirine et la doravirine).Attention aussi au risque de toxicité rénale en cas d’association à des médicaments néphrotoxiques (AINS, aminosides…).Certains produits (éfavirenz surtout, ritonavir) peuvent diminuer l’efficacité des contraceptifs hormonaux ainsi que celle de la « pilule du lendemain » (utilisation de produits plus dosés et/ou association de méthodes contraceptives).Les antiprotéases antirétrovirales et les inhibiteurs de la transcriptase inverse exercent diverses interactions entre elles en cas d’association, entraînant une modification de leurs concentrations plasmatiques.Quel que soit le produit, il est recommandé d’éviter la prise de millepertuis (baisse voire perte d’effet thérapeutique de certains antiviraux) et de compléments alimentaires vitaminiques, ainsi que de limiter la consommation de jus de pamplemousse; possibles interactions avec les anti-acides (IPP ; préférer les anti-H2), argiles et charbons (décalage des prises éventuellement requis). La consommation forte et aiguë d’alcool (effet inhibiteur enzymatique) risque d’augmenter la toxicité des antirétroviraux, tandis que sa consommation chronique (effet inducteur enzymatique) expose à un risque de diminution de la concentration plasmatique des antirétroviraux et donc d’échec thérapeutique.
Vigilance requise !
Publié le 08/06/2023
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Source : lequotidiendupharmacien.fr
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