Un peu de physiopathologie

Publié le 11/03/2022

La peau adulte est constituée de 70 % d’eau, soit environ 8 litres. Chez le nouveau-né, la quantité d’eau augmente jusqu’à 97 % tandis qu’elle est diminuée chez les personnes âgées (60 %).
L’eau corporelle, venant de la circulation générale, atteint le derme, où elle est stockée sous forme de gel. Elle est en effet fixée aux macromolécules hydrophiles, aux molécules matricielles et aux protéines. Une partie de l’eau non fixée diffuse passivement vers l’épiderme pour s’éliminer par sudation ou perspiration à partir de la couche cornée. Les mouvements d’eau s’accompagnent d’une différenciation cellulaire. Les kératinocytes de l’épiderme se transforment en cornéocytes de la couche cornée avec la mise en place de la matrice lipidique (ou ciment intercornéocytaire). La régulation de la perméabilité hydrique se joue au sein de cette matrice, véritable barrière hydrophobe dynamique qui contrôle l’absorption d’eau au sein des espaces intercornéocytaires. Les lipides retrouvés sont des acides gras libres, des céramides et du cholestérol, associés aux enzymes nécessaires à leur transformation à partir des précurseurs lipidiques. Les céramides s’organisent en bicouches lamellaires formant ainsi des systèmes très hydrophobes, peu favorables à l’évaporation de l’eau. Ils contrôlent également la desquamation grâce à leurs liaisons aux protéines de surface des cornéocytes.
Ainsi, la sécheresse cutanée résulte d’une altération qualitative et quantitative des lipides épidermiques, notamment avec un déficit en céramides et un déséquilibre du cholestérol responsables des troubles de la desquamation.Les facteurs de risque d’une xérose ? Les facteurs environnementaux : basses températures extérieures, chauffage, vent, pollution, l’eau de mer, l’eau calcaire et une exposition intense et chronique au soleil. Une hygiène corporelle trop intense avec l’utilisation de produits détergents, alcoolisés ou de savons décapants favorise l’installation d’une xérose, sans oublier les modifications hormonales comme la puberté, la grossesse ou la ménopause.Enfin, certaines maladies sont reconnues pour entraîner une sécheresse cutanée comme les dysthyroïdies, la dermatite atopique, le psoriasis ainsi que certains médicaments : diurétiques, anti-acnéiques et anti-cancéreux.

Source : lequotidiendupharmacien.fr