Enquête sur une pathologie résistante

Cystites : plus d’une femme sur deux

Publié le 10/09/2012
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Une enquête IFOP pour Nutrivercell confirme la fréquence des cystites chez les Françaises, ainsi que leur impact négatif sur qualité de la vie des patientes. Les problèmes posés par la résistance aux antibiotiques du colibacille justifient la recherche de solutions thérapeutiques alternatives.

DANS plus de 95 % des cas, les cystites sont dont dues à Escherichia coli, rappelle le Dr Jean-Marc Bohbot (Institut Fournier). Il s’agit de pathologies fréquentes. Dans l’enquête IFOP-Nutrivercell (1), 53 % des femmes déclarent en avoir déjà souffert. Un peu plus d’un tiers d’entre elles (34 %) appartient à la tranche d’âge des 18-34 ans. Parmi les femmes ayant signalé au moins deux épisodes (17 %), 4 % se plaignent de cystites récidivantes, définies par au moins quatre épisodes par an. Le manque d’hydratation apparaît comme le principal facteur déclencheur de ces infections (38 %), suivi par les stress (28 %) et les rapports sexuels (16 %). Les cystites ne sont pas des infections sexuellement transmissibles, précise toutefois le Dr Bohbot. C’est en favorisant la pénétration des germes dans les voies urinaires que les rapports sexuels jouent un rôle dans la survenue de ces infections.

Conséquences délétères.

L’enquête a également objectivé les conséquences délétères des cystites sur la qualité de vie de nombreuses femmes : 64 % rapportent des effets négatifs sur leur vie sentimentale et sexuelle – 40 % évitent même tout rapport sexuel –, 72 % sur leur vie quotidienne et 42 % sur leur vie professionnelle. Enfin, pour tenter de prévenir de nouveaux épisodes de cystites, 78 % des femmes ont modifié leur hygiène de vie, principalement en augmentant leur consommation de boissons, et 27 % utilisent des traitements de type antibiotiques au long cours ou des compléments alimentaires.

Prise en charge.

En présence de symptômes très évocateurs d’une cystite aiguë simple, la réalisation d’une bandelette urinaire suffit pour définir la conduite à tenir. Sa positivité justifie une antibiothérapie probabiliste courte (1-3 jours). D’après une étude française récente (2), 39,6 % des souches de E. coli résistent à l’ampicilline et 13,5 % au cotrimoxazole ; ce germe reste sensible à la fosfomycine, antibiotique recommandé en première intention.

La survenue de récidives nécessite de confirmer le diagnostic de cystite et son étiologie bactérienne (ECBU), et de rechercher les facteurs de risque ainsi que les facteurs déclencheurs. Boire et uriner souvent, avoir une hygiène intime adaptée et lutter contre la constipation sont les principales mesures hygiénodiététiques conseillées. La prescription d’un traitement antibiotique au long cours à visée préventive doit s’inscrire dans une démarche de santé publique. Le Dr Bohbot en souligne également l’intérêt de la recherche de méthodes préventives alternatives.

D’après une conférence de presse Nutrivercell.

(1) Enquête réalisée en juillet 2012 auprès de 1 563 femmes âgées de 18 ans ou plus.

(2) Neuzillet Y et al. Méd Mal Infect 2012 ; 42 : 66-75.

› Dr CATHERINE FABER

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2942