Pour la première fois, une étude a comparé l’effet de deux analogues du GLP-1, le tirzépatide et le sémaglutide, sur la perte de poids chez des patients obèses. Elle montre que le tirzépatide entraîne une perte de poids supérieure de près de 50 %.
Une nouvelle étude, présentée au Congrès européen sur l'obésité (Malaga, Espagne, 11 au 14 mai) et publiée dans le « New England Journal of Medicine » du 11 mai, fait du bruit dans le monde de l’endocrinologie et de la perte de poids.
Cet essai américain de phase 3 a comparé l’effet de deux analogues du GLP-1, le tirzépatide et le sémaglutide, sur la perte de poids chez des personnes obèses, mais non diabétiques. Avec des résultats très en faveur du tirzépatide. En effet, après un an et demi de traitement (72 semaines), le tirzépatide entraîne une perte de poids moyenne de 20,2 % et le sémaglutide de 13,7 %. « La perte de poids est donc 47 % supérieure avec le tirzépatide qu’avec le sémaglutide », concluent les auteurs. De plus, « 19,7 % des participants du groupe tirzépatide ont présenté une perte de poids d'au moins 30 %, contre 6,9 % du groupe sémaglutide. Ceci indique que la probabilité d'atteindre cet objectif de perte de poids avec le tirzépatide était 2,8 fois supérieure à celle avec le sémaglutide », poursuivent-ils. Notons toutefois que cette étude a été financée par Eli Lilly, qui commercialise le tirzépatide.
Rappelons qu’en France, le tirzépatide est commercialisé sous le nom de Mounjaro en traitement du diabète de type 2, mais pas dans la perte de poids (indication pour laquelle il est commercialisé notamment aux États-Unis sous le nom de Zepbound). Le sémaglutide, lui, est commercialisé en France par Novo Nordisk sous le nom d’Ozempic dans le diabète de type 2 et de Wegovy dans le traitement de l’obésité.
Dans le détail, l’essai (ouvert, randomisé et contrôlé) a inclus 751 participants adultes obèses sans diabète de type 2, dont 64,7 % de femmes, qui ont reçu soit la dose maximale tolérée de tirzépatide (10 mg ou 15 mg) soit la dose maximale tolérée de sémaglutide (1,7 mg ou 2,4 mg) par voie sous-cutanée une fois par semaine pendant 72 semaines. En moyenne, les participants avaient 44,7 ans, un poids de 113 kg, un IMC de 39,4 kg/m² et un tour de taille de 118,3 cm. La durée moyenne de l'obésité rapportée était de 16 ans et la moitié des sujets présentaient au moins deux complications liées à l'obésité.
Outre la perte de poids, une diminution moyenne du tour de taille a été relevée : de −18,4 cm avec le tirzépatide et de −13 cm avec le sémaglutide. Par ailleurs, la perte de poids était inférieure d'environ 6 % chez les hommes par rapport aux femmes pour les deux traitements.
Les effets indésirables les plus fréquents pour le tirzépatide comme pour le sémaglutide étaient d'ordre gastro-intestinal. La plupart étaient d'intensité légère à modérée, survenant principalement lors de l'augmentation de la dose.
Le Dr Aronne, co-auteur de l'étude, apporte une explication à la possible supériorité du tirzépatide : « Sur le plan pharmacologique, le tirzépatide active deux récepteurs métaboliques, le GIP et le GLP-1. Cette double activité agoniste pourrait contribuer à expliquer la perte de poids plus importante observée dans cet essai avec le tirzépatide qu'avec le sémaglutide, qui lui, est uniquement un agoniste du GLP-1. »
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