La cigarette électronique doit-elle être préconisée comme un moyen d'aide au sevrage tabagique ? À cette question, les autorités sanitaires françaises répondent, pour l'instant, par la négative. Pourtant, vapoter serait bien un moyen efficace pour arrêter de fumer.
Selon une revue d'études menée par l'organisation Cochrane, et repérée par « Le Quotidien du médecin », la cigarette électronique serait en effet l'un des moyens d'aide au sevrage les plus efficaces, avec la varénicline (Champix) et la cytisine, deux molécules qui ne sont pas disponibles en France. Pour en arriver à cette conclusion, les auteurs ont exploité les données de 319 études incluant plus de 3 800 patients. Selon les chercheurs, la cigarette électronique utilisant de la nicotine multiplierait par 2,37 les chances d'arrêter le tabac, par rapport à un placebo ou une intervention non médicamenteuse. Les autres substituts nicotiniques, s'ils démontrent une efficacité réelle, affichent des taux d'efficacité bien moindres. Le patch nicotinique augmente par exemple les chances d'arrêt de seulement 37 % et les substituts nicotiniques à action rapide de 41 % ; toujours selon les chiffres issus de cette revue d'études.
Ces nouvelles données inciteront peut-être les autorités sanitaires françaises à modifier leur position concernant la place de la cigarette électronique dans la stratégie de lutte contre le tabagisme. En janvier 2022, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avait notamment estimé que le vapotage ne pouvait être proposé en consultation comme un outil de sevrage, faute de preuve sur son efficacité. Le Pr Bertrand Dautzenberg s'est en tout cas réjoui des perspectives offertes par les résultats de cette nouvelle étude. « La dernière revue Cochrane confirme la place de leader dans l’efficacité de l’arrêt du tabac de la vape. En espérant que la CNAM et les CPAM ne continuent pas à bannir la vape pour les actions Mois sans tabac 2023 », a commenté le tabacologue sur X (ex-Twitter).
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