Le tramadol serait-il plus à risque que la codéine ? C’est la conclusion vers laquelle tend une étude espagnole publiée dans le « Journal of the American Medical Association » (JAMA).
Selon ses conclusions, des patients traités pour des douleurs orthopédiques ayant pris du tramadol avaient un risque plus élevé de mortalité, d'événements cardiovasculaires et de fractures que ceux ayant pris de la codéine. En revanche, l'étude ne montre pas de différence significative dans le risque de chutes, de délire, de constipation, d'abus/dépendance aux opioïdes ou de troubles du sommeil entre les deux médicaments.
Ce travail s’est basé sur les données médicales et les dispensations de médicaments de plus de 80 % de la population de la Catalogne, en Espagne. Les chercheurs ont retenu une cohorte de 368 960 patients de plus de 18 ans à qui l'on avait prescrit un antalgique opiacé - tramadol ou codéine - pour une douleur orthopédique. L’étude a colligé les données sur dix ans (patients inclus pour une prescription entre 2007 à 2017 et suivis jusqu'au 31 décembre 2017).
Si les conclusions de cette étude de cohorte rétrospective demandent à être confirmées, les chercheurs soulignent que ce n’est pas la première fois que le doute plane sur le tramadol, qui serait plus néfaste que d’autres antalgiques. L'année dernière, une étude a révélé que les patients âgés prenant du tramadol avaient un risque de fracture de la hanche plus élevé par rapport à ceux utilisant des AINS ou de la codéine. Une autre étude, également publiée en 2020, a montré que les patients souffrant d'arthrose traités par tramadol présentaient un risque de décès 20 à 50 % plus élevé au cours de la première année de traitement que les patients traités par AINS.
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