Le constat est inquiétant : 95 % des pharmaciens ayant répondu à notre enquête en ligne affirment avoir été confrontés à des ruptures de stock en juillet et en août. Seulement 5 % affirment ne pas avoir rencontré de difficulté d’approvisionnement. Gérer les pénuries fait partie des nouvelles missions du pharmacien, ironise Pascal sur le quotidiendupharmacien.fr. « L'histoire se répétant je pense qu'il y aura bientôt des tickets pour les médicaments comme pour le pain en d'autres temps ! » ajoute-t-il.
Le pire, soulignent de nombreux confrères, c’est que le phénomène ne se limite pas à la période estivale. C’est toute l’année, soupire ainsi Lucile, pour qui cela représente une infernale perte de temps pour trouver des solutions. Les difficultés d’approvisionnement entraînent aussi une perte de confiance de la part des patients, déplore notre consœur. Et la liste des produits manquant dans les rayons des officines est longue : « Boostrix, repevax, monoprost, exocine, gaviscon nourrisson, Trophicreme, Diprostene, Hydrocortancyl, Rythmol, Edex, vaccin tetanique, et bien sûr Havrix, Infanrix, etc. », énumère Simon. « Dépakote et Keppra », ajoute Françoise. « C’est tout le temps comme ça, observe, lui aussi, le Dr Gnon. L'info n'est pas nouvelle, juste les produits changent. »
Jean-Philippe rapporte pour sa part une anecdote : « Un client (français, et travaillant occasionnellement en Belgique) qui souhaitait du Repevax, et que je ne pouvais lui fournir, est allé le chercher sur mes conseils en Belgique où il l'a payé près de 29 euros. Il n'y avait pas de problème de rupture selon le pharmacien qu'il a interrogé. » Ce n’est pas tout. « En France, indique Jean-Philippe, ce vaccin (en rupture ou en flux contingenté depuis tellement longtemps) est à moins de 25 euros. Je m'interroge, je m'interroge… »
Le phénomène n’est pas nouveau mais il a pris de l’ampleur. Selon des chiffres de l’Ordre des pharmaciens, en février, 2,2 % des médicaments (et 22 % des vaccins) étaient en rupture de stock. Les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) sont également concernés : 391 d'entre eux manquaient en 2015, selon l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM). C’est dix fois plus qu’en 2008, même si, depuis trois ans, le nombre de déclarations de ruptures de ces médicaments semble se stabiliser, autour de 400 spécialités.
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