Jusqu’à présent, la prescription initiale de Mounjaro, Wegovy et Saxenda, analogues du GLP-1 indiqués dans l’obésité, était réservée à certains spécialistes, avec un renouvellement non restreint. Le gouvernement envisage désormais d’ouvrir cette primo prescription aux médecins généralistes.
La primo prescription des médicaments anti obésité Wegovy (sémaglutide, Novo Nordisk), Mounjaro (tirzépatide, Lilly) et Saxenda (liraglutide, Novo Nordisk), aujourd’hui réservée à certains spécialistes, devrait être étendue aux médecins généralistes. En effet, « le gouvernement souhaite que les médecins généralistes puissent les (primo) prescrire pour que davantage de malades y aient accès », révèle « France info ». Ce sujet a été abordé le lundi 26 mai à Chartres (Eure-et-Loir) par Catherine Vautrin (ministre du Travail et de la Santé), Yannick Neuder (ministre de la Santé et de l'Accès aux soins) et Marc Ferracci (ministre de l’Industrie) à l’occasion de l’inauguration d’une extension de l’usine Novo Nordisk qui fabriquera notamment Wegovy. De son côté, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) confirme qu’elle « envisage, dans les prochaines semaines, d’autoriser les initiations de traitement et les renouvellements par tout médecin, pour Wegovy, Mounjaro et Saxenda, dans le respect de leur AMM ». Yannick Neuder a précisé que l’objectif était « d’avancer sur ce sujet, si possible avant l’été ».
Actuellement, la primo prescription n’est possible que par les médecins spécialisés en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou compétents en nutrition, avec un renouvellement possible par tout médecin. Cette restriction vise à encadrer l’utilisation de ces traitements en raison des risques de mésusage constatés avec d'autres médicaments de la même classe, comme Ozempic (également à base de sémaglutide), prescrit dans le diabète de type 2.
Cependant, après sept mois de commercialisation pour Wegovy et Mounjaro (Saxenda étant disponible depuis mars 2021), l’ANSM estime que cette restriction a pu freiner l’accès aux traitements. « Certains patients peuvent rencontrer des difficultés pour consulter un des spécialistes concernés dans des délais raisonnables », reconnaît l’agence sanitaire. En effet, les spécialistes autorisés à initier le traitement sont peu nombreux sur le territoire : « Il faut parfois attendre deux mois, au pire un an, pour avoir un rendez-vous », précise « France info ».
Par ailleurs, les éléments de pharmacovigilance sont rassurants (aucun signal inattendu grave ou fréquent n’a été observé) et les flux d’approvisionnement sont désormais stabilisés. Il n’existe ni tensions sur ces médicaments, ni reports massifs vers Ozempic. Des conditions réunies qui justifient, selon les autorités, l’élargissement de la primo-prescription aux généralistes.
Rappelons qu'en France, pour la prescription des analogies du GLP-1 ayant une indication dans le traitement de l’obésité, il est recommandé aux médecins de se conformer au parcours de soin de la HAS. Ces médicaments doivent être utilisés uniquement en deuxième intention, en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle et en association à un régime hypocalorique et à une activité physique, rappelle l'ANSM.
Les trois spécialités s’administrent en injection sous-cutanée, une fois par semaine pour Wegovy et Mounjaro et une fois par jour pour Saxenda. Leur prix est d’environ 300 euros par mois, non remboursé par l’assurance-maladie.
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