LES RUPTURES de stock sont devenus un problème récurrent à l’officine. « Depuis 2006, les professionnels de la santé constatent une hausse importante du nombre de ruptures d’approvisionnement en médicaments », constate l’Ordre des pharmaciens, qui a mené une étude pilote auprès de 200 pharmacies. Résultat, en novembre 2013, 539 médicaments étaient comptabilisés comme manquants. Et le phénomène serait même en expansion dans l’Hexagone. À la fin de l’année dernière, le nombre de ruptures avoisinait les 600, indique Jean-François Fusco, président de LOGSanté, un collectif de dépositaires de produits pharmaceutiques, à l’occasion d’une réunion organisée la semaine dernière par le cabinet Nile Consultants.
Causes multiples.
Malgré le développement du phénomène, les conséquences sur la dispensation de médicaments aux patients seraient réduites, des alternatives thérapeutiques pouvant le plus souvent être proposées aux malades, selon les acteurs de la distribution. Mais le problème est bien réel et les causes multiples, de l’accident industriel à la rupture d’approvisionnement d’un simple excipient entraînant le blocage du reste de la chaîne de production, comme le souligne Philippe Tcheng, vice-président de Sanofi. Les exportations parallèles, pratiques consistant à revendre des spécialités dans d’autres pays où les médicaments sont plus chers qu’en France, sont aussi souvent incriminées. « Concernant les produits soumis à des quotas, l’industrie a longtemps affirmé que les ruptures étaient dues aux activités d’exportation parallèle des répartiteurs. Nos chiffres montrent que les manquants sont aussi nombreux sur les produits contingentés qui sont exportés, que sur ceux qui ne le sont pas », se défend Hubert Olivier, président de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique (CSRP, « le Quotidien » du 17 décembre 2012).
Si les acteurs de la chaîne d’approvisionnement se rejettent parfois la balle lorsqu’on les interroge sur les causes de ces ruptures, ils semblent néanmoins d’accord sur un point : la nouvelle taxe de 20 % sur les ventes directes va accentuer encore le phénomène. Cette disposition « crée une menace sur l’accès aux traitements en mettant en danger les ventes directes », estime ainsi Éric Myon, de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF). Jean-François Fusco acquiesce : « Cette mesure induit une distorsion de concurrence en pénalisant ces ventes. » Pour le président de LOGSanté, tous les circuits d’approvisionnement en médicaments « sont essentiels » pour sécuriser l’accès aux traitements.
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